Aujourd’hui (mardi 8 novembre 2011), le rapport de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire sur l’Iran devrait être rendu public. Des fuites ont cependant déjà révélé une partie de son contenu. Selon les enquêteurs de l’ONU, Téhéran serait en mesure, dans quelques mois de disposer d’une bombe atomique. Ainsi, les sanctions imposées au régime de Mahmoud Ahmadinejad par la communauté internationale n’ont pas eu les effets escomptés. Avec l’aide de la Corée du Nord et de scientifiques pakistanais et russes, l’Iran a imperturbablement poursuivi son programme, pendant que ses diplomates essayaient de berner l’Europe et les Etats Unis.
On peut comprendre qu’une certaine nervosité règne dans les sphères politiques et militaires israéliennes. Le seul pays explicitement menacé d’annihilation par le régime des mollahs n’est ni la France, ni les Etats Unis, mais Israël.
Nous n’en sommes, actuellement, qu’au stade de ce que les analystes stratégiques appellent la gesticulation. La gesticulation n’est pas la guerre, c’est un peu le haka précédant un match de rugby en Nouvelle Zélande. C’est ainsi que l’on doit comprendre le débat public qui a été lancé en Israël sur l’opportunité d’une frappe préventive contre les installations nucléaires iraniennes.
Ce signal s’adresse non seulement aux dirigeants iraniens, mais aussi aux partenaires occidentaux.
Grande est en effet la tentation, aux Etats Unis ou en Europe, de s’accommoder d’un Iran militairement nucléarisé, car aucun de ces pays n’est, pour l’instant directement menacé. C’est une illusion, car ce surcroît de puissance iranienne ferait du régime des mollahs le maître d’une région essentielle pour les approvisionnements énergétiques des pays industrialisés.
Nous sommes donc à la veille d’un choix crucial : soit les Occidentaux font comprendre à Téhéran qu’ils ne laisseront pas l’Iran disposer de la bombe, soit Israël prendra toutes les mesures nécessaires à sa protection, y compris des frappes dites préventives.
Photo (Luc Rosenzweig) : D.R.
Source : Blog des radios juives francophones