Le représentant de l'Ambassade d'Israël, M. Yoram Gamburg a remis la médaille des Justes à titre posthume au couple Bibal qui avait hébergé la famille Kramer, parents et deux enfants. Clara Kramer est aujourd'hui l'épouse de notre ami Charles Goldstein, président du CCJ 77.
Il faut noter que la famille Kramer avait été prévenue par un policier, M.Viollet, dont les enfants ont reçu une lettre écrite de reconnaissance de la part de l'Institut Yad Vashem de Jérusalem
« Les parents de Pierre et Clara Kramer étaient d’origine polonaise. Leur père, Jankiel, vient en France en 1930 pour trouver un logement et du travail.
La mère Tauba arrive en France avec son fils Pierre, en 1931.
Ils se marient en décembre 1931 à la mairie de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et vivent rue Jules-Guesde.
Deux autres enfants naissent : Marc en 1933 et Clara en 1934.
Monsieur Kramer travaille pour un patron comme garçon coiffeur. Il a comme passion les échecs.
Le 27 mai 1942, suite à une vaccination, Marc décède.
Le 20 juin 1942, tard dans la nuit, on frappe à la porte. Stupéfait, Monsieur Kramer ouvre et se trouve face à Monsieur Pierre Viollet, un partenaire de son club d’échecs qu’il connaissait un peu.
Celui-ci, commissaire de police à Levallois, vient le prévenir d’une rafle imminente. Il lui enjoint de quitter immédiatement son domicile et, si possible, de prévenir les Juifs de sa connaissance.
Ne sachant où aller, la famille se réfugie chez d’anciens voisins avec lesquels ils étaient restés amis, Monsieur Fernand-Gaston Bibal et son épouse Marie-Thérèse, née Odent, qui ont deux filles, Yvette et Jeanine, à peu près de l’âge de Clara et de Pierre. Ils étaient domiciliés rue Camille-Pelletan.
Monsieur Bibal est machiniste à la TRCP (ex-RATP), Madame Bibal sans profession. La famille Bibal vit dans un petit deux-pièces.
Lorsque les Kramer arrivent, M. et Mme Bibal les installent dans un lit pliant dans leur chambre.
Ils les logèrent, les nourrirent et les cachèrent au péril de leur vie, quelques jours, le temps de trouver un abri plus éloigné et plus sûr.
Pierre et Clara sont allés dans une ferme de l’Assistance publique qui exploitait des « enfants esclaves ».
Pierre réussit à se sauver et à prévenir son père qui vint rechercher ses enfants. Il les conduisit chez une nourrice à Domfront (Orne).
Puis la famille se réfugie également à Domfront où naît un autre enfant, en 1943.
Dix-huit mois plus tard, Monsieur Kramer décède.
En 1944, Madame Kramer, se retrouvant veuve avec ses enfants, demande à nouveau de l’aide à M. Pierre Viollet (Yad Vashem) lui a adressé une, lettre de gratitude, car c’est grâce à lui si la famille Kramer a pu échapper aux griffes de ses bourreaux).
Clara et Pierre sont heureux que Fernand Gaston et Marie-Thérèse Bibal soient reconnus Justes parmi les Nations et leur en seront reconnaissants à tout jamais de les avoir aidés et sauvés d’une mort certaine. Ils remercient également M. Pierre Viollet, qui, en les prévenant, les a sauvés une première fois. »
Le résumé du sauvetage a été préparé par Mme Viviane Saul du Comité français pour Yad Vashem.
Photo : D.R.