Le CRIF en action
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Publié le 14 Septembre 2011

Le film «Les hommes libres» salué par le projet Aladin

Il y avait foule le mardi 13 septembre 2011 à la projection du film d’Ismaël Ferroukhi « Les hommes libres », organisée par le projet Aladin. Pour la première fois, la fiction cinématographique mettait en scène les Algériens qui vivaient en France au moment de la deuxième guerre mondiale et leur prise de position face à la collaboration française. « Les hommes libres » expose l’évolution de l’un de ces hommes, Younes, qui, en 1942, accepte d’espionner pour le compte de la police française la Mosquée de Paris, dont le Recteur, Si Kaddour Ben Ghabrit, est soupçonné de délivrer de faux-papiers à des Juifs et des résistants. Mais à la Mosquée, Younes fait la rencontre d’un chanteur d’origine algérienne, Salim Halali. Touché par sa voix et sa personnalité, Younes se lie d’amitié avec lui. Il découvre que Salim est juif. Dans le même temps, les amis algériens de Younes s’engagent, sur les traces de Messali Hadj, dans la résistance avec l’idée que le combat contre le fascisme est un pas vers la libération du peuple algérien. Younes, l’ouvrier immigré qui n’avait pas de culture politique, se désengage de la collaboration avec la police pour devenir, progressivement, un résistant.




Le film remet à la lumière du jour la position des magrébins face au nazisme. Le réalisateur, marocain, connaissait l’attitude exemplaire du Sultan Mohammed V qui avait refusé que les juifs au Maroc portent l’étoile jaune. Peut-être est-ce en pensant à Mohammed V qu’il a cherché dans l’histoire parisienne une figure magrébine qui aurait manifestée la même exigence éthique et spirituelle. Il a trouvé l’histoire de Sélim, ce juif protégé par des musulmans pendant la guerre… Pour Serge Klarsfeld, le film raconte une « belle histoire qu’on aimerait justifier par des documents ».



Pour la préfet Fatiha Benatsou, « Les hommes libres » expose une « forme de courage » à enseigner, en même temps qu’une amitié entre juif et musulman sur le sol français. Le Président du CRIF, Richard Prasquier, les membres de la Commission des relations avec les musulmans dirigée par Jean Corcos, se sont joints au projet Aladin et aux représentants du monde musulman pour saluer la valeur exemplaire du message de ce beau film.



Photo : D.R.