La commission, présidée par l’ancien Premier ministre néo-zélandais, Geoffrey Palmer, était censée publier son rapport aujourd’hui (jeudi 7 juillet 2011) mais cette publication sera semble-t-il reportée. Le rapport se montre beaucoup plus critique à l’égard de la Turquie qu’à l’égard d’Israël.
Le rapport s’en prend directement à l’organisation IHH et à son attitude de soutien au terrorisme et d’incitation à la violence. Il critique aussi, indirectement, le gouvernement turc pour avoir permis la flottille et pour ses liens avec l’IHH. Le rapport souligne aussi qu’Israël a nommé une commission d’enquête externe avec des observateurs étrangers (la commission Turkel) tandis que la Turquie a nommé une commission gouvernementale facilement influençable.
Israël, qui était représenté au sein de la commission par Yossef Ciechanover, n’est cependant pas épargné. La commission Palmer affirme que Tsahal fait usage d’une force excessive. Le vice-premier ministre, Moshe Yaalon, qui a rencontré ces derniers mois à trois reprises Geoffrey Palmer ainsi que les représentants turcs, a réagi à cette critique : « Nous pouvons expliquer chacun des cas, vous devez savoir que les soldats ont agi par légitime défense et, dans les circonstances qui se sont créées, ont exercé une force raisonnable ».
La commission Palmer a également reproché à Israël d’avoir intercepté les bateaux aussi loin et s’est demandé s’il n’aurait pas été plus judicieux d’attendre qu’ils entrent dans les eaux territoriales israéliennes et violent le blocus. Israël a répondu que la raison à cela était purement opérationnelle et que la marine israélienne a adressé quatre avertissements à la flottille qui n’ont eu pour réponse que des insultes.
La commission Palmer n’a pas réclamé d’Israël qu’il présente des excuses mais affirme qu’Israël devrait faire part de ses regrets pour les victimes. De même, le rapport n’oblige pas Israël à verser des dédommagements, mais affirme qu’Israël pourrait, s’il le souhaite, contribuer à un fonds humanitaire qui serait créé par les deux pays.
Les deux ébauches de rapport rédigées ces derniers mois ont déçu les représentants turcs qui, mécontents, ont voulu parvenir à des ententes pour clore cette affaire de manière diplomatique. Ils ont cependant refusé de renoncer aux excuses publiques et aux dédommagements qu’ils réclament d’Israël.
Le vice-premier ministre, Moshe Yaalon, a indiqué aux Turcs qu’Israël avait déjà exprimé ses regrets et est prêt à participer à la création d’un fonds. Selon les membres du cabinet restreint, le Premier ministre israélien tendait lui à accéder à la demande turque et à présenter des excuses pour réchauffer les relations avec Ankara. « Nous recherchons les moyens d’améliorer nos relations », a déclaré mercredi 6 juillet 2011 Benjamin Netanyahu, lors d’un déplacement à Bucarest. Toutefois, la majorité des membres du cabinet restreint, et notamment les ministres Moshe Yaalon, Avigdor Lieberman et Benny Begin, estiment qu’il est impensable pour Israël de présenter des excuses.
Dans ses entretiens avec les Turcs, Moshe Yaalon a indiqué qu’Israël n’est en aucun cas prêt à présenter des excuses : « La Turquie a aussi sa part de responsabilité. Nous somme prêts à exprimer nos regrets face au résultat tragique ».
Suite à l’insistance turque et au refus israélien, les contacts sont dans l’impasse et aucun compromis n’a été obtenu et c’est pourquoi il a été décidé de reporter la publication du rapport, afin de poursuivre les contacts et tenter encore de parvenir à un accord.
Photo (Geoffrey Palmer) : D.R.
Source : Revue de la presse de l’ambassade de France en Israël du jeudi 7 juillet 2011