James Miller, conseiller politique à l'ambassade des Etats Unis en France a décrit le parcours de sa famille, décimée au cours de la Shoah, réfugiée en Afrique du Sud, quittant ce pays par rejet de l'apartheid pour vivre aux Etats Unis. Cécile Coquet-Mokoko, maitre de Conférences en Etudes Afro -américaines à l'Université François Rabelais à Tours a notamment fait part de son séjour récent (2009) dans une Université du "Deep South" dans l'Alabama rural, où les réactions vis-à-vis des noirs n'ont pas perdu de leur virulence passée.
Patrick Lozes, président du Cran, a expliqué comment la connaissance des histoires disparates des Français d'aujourd'hui, loin de nuire au contrat républicain peut l'enrichir des valeurs de la diversité.
Le Président du CRIF a rappelé qu'il y a des Juifs Noirs en nombre non négligeable aux Etats Unis (certains disent 100 000), et que, outre l'Ethiopie, il y a des traces de Juifs Noirs dans divers pays du continent africain, ce qui montre la diffusion du judaïsme dans l'histoire et l'enrichissement potentiel de la rencontre avec eux. Il a signalé l'existence de l'Amitié judéo-noire en France. Après le moment de grâce qu'a été le combat des Juifs avec les Noirs et auquel correspond la personnalité de Martin Luther King (dont la fête a lieu cette année le 17 janvier), il y a eu des épisodes beaucoup plus problématiques où l'antijudaïsme s'est nourri des ressentiments contre l'impérialisme (après Malcolm X), parfois d'un véritable racisme anti-blanc et antisémite (Farrakhan et ses émules français comme Kemi Seba), parfois enfin d'une malsaine compétition des mémoires (la Shoah vs l'esclavage) dont Dieudonné en France est la caricature. Les difficultés économiques et sociales des populations venues d'Afrique sans technicité spéciale et parfois sans papiers forment le lit de ces dérives actuelles. Quant à la discrimination à l'emploi ou au logement, elle dépasse ce cadre et tout doit être fait pour la réduire le plus possible.
Photo : © 2011 Erez Lichtfeld