Il suffisait d'observer qui étaient les participants à cette cérémonie pour comprendre à quel point Edmond Elalouf est l'une des personnalités emblématiques de ce que le terme de "Communauté" porte en lui de plus positif. Il y avait là des représentants des institutions, organisations et fondations de la Communauté juive de France. Le CRIF était notamment représenté par Ariel Amar, membre de son Comité Directeur, ami d'Edmond et du Centre Communautaire.
Edmond, c'est l'homme du "jeu collectif", dans tous les projets qu'il a su entreprendre pour faire évoluer le judaïsme français. Comme l'a indiqué Bertrand Delanoë : "Il est important de distinguer une personnalité qui porte des valeurs. Je veux dire à Edmond que ce moment lui est dédié , à lui, à une famille de pensée, la part juive indispensable de l’âme de Paris, à travers le Centre Communautaire de Paris où j'ai le plaisir de présenter chaque année mes vœux à la Communauté juive, c'est-à-dire une fierté de ce que l'on est, une fidélité à ce que l'on a reçu, mais aussi une volonté de transmettre et de partager, toujours ouvert et tolérant avec le goût de ses différences qui fait que nous revenons à l'universel…"
Quant à Ady Steg, il a raconté avec humour et amitié l'aventure hors du commun d'une quinzaine de jeunes leaders juifs du Maroc, conduits par Edgar Guedj (Lynclair) à qui les notables du judaïsme français ont confié les clés du FSJU, pour être en mesure d'intégrer rapidement les milliers de juifs rapatriés d'Algérie. A Edmond revient la direction du Centre Communautaire de Paris, boulevard Poissonnière, mais parallèlement, il s'investit dans la formation et notamment celle des jeunes. Il fera du Centre le lieu des grandes étapes de la structuration de la Communauté juive de France. Puis ce fut le départ précipité vers un lieu provisoire, rue Rochechouart, la rencontre avec Raphy Marciano et la décision commune, contre vents et marées, de construire le nouveau Centre rue Lafayette et d’en faire le lieu culturel et intellectuel de vie juive à Paris. Et de citer parmi les réalisations, le Beth Halimoud et l'Institut Universitaire d'Etudes Juives Elie Wiesel.
Après la remise de la décoration, Edmond Elalouf a témoigné de la dette qu'il avait envers ses parents dans sa propre construction, à son épouse Mady et à ses trois enfants, au scoutisme, à l'Alliance, à son maître Emmanuel Levinas, au FSJU, à ses compagnons de route du Centre, de Poissonnière à Lafayette et a remercié tous ceux qui avaient contribué à ses réalisations, en particulier les fondations Sacta Rachi et Matanel, la ville de Paris et le Conseil Régional d'Ile de France. Il a tenu à saluer parmi les présents Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, le Grand Rabbin René Samuel Sirat "notre référence culturelle", Pierre Besnainou, Président du FSJU ou encore El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Maroc.
Pour conclure, prouvant comme il le dit lui-même "qu'il ne manque ni de volonté, ni de projet", il a annoncé le futur "Centre culturel et universitaire juif d'Europe.
Photo(Bertrand Delanoë, Edmond Elalouf et Ady Steg) : © 2010 Erez Lichtfeld