Tribune
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Publié le 19 Janvier 2004

La presse en folie… Revue de la presse : Un Préfet de la République visé par un lâche attentat

Il est indéniable que la tentative d’attentat qui a été fomentée contre le nouveau Préfet du Jura est pour le moins préoccupante et grave et la presse de ce lundi 19 janvier consacre de longs articles pour parler de la victime et rappeler dans quelles circonstances l’attentat a eu lieu. De cet ensemble, nous distinguerons deux articles qui donnent la tonalité de la presse matinale.



Radio France commente en ces termes la tentative d’attentat dont a été victime le nouveau Préfet du Jura, M. Aissa Dermouche : « Il se serait bien passé de son rendez-vous ce matin place Beauvau. Le tout nouveau préfet du Jura doit rencontrer Nicolas Sarkozy pour évoquer le très probable plastiquage de sa voiture dans la nuit de samedi à dimanche. Elle était garée à une vingtaine de mètres du domicile nantais où réside encore le représentant de l'Etat pour quelques jours. La récente nomination de ce Français d'origine kabyle avait été très médiatisée la semaine dernière comme celle d’un préfet issu de l'immigration. L'explosion qui a soufflé son véhicule, vers 4h du matin, semble être d'origine criminelle et une enquête a été ouverte. M. Dermouche, qui a refusé de parler à la presse, a déclaré aux enquêteurs ne pas se connaître d'ennemis. Il ne bénéficiait pas « de mesures de sécurité particulières » avant l'explosion, selon le sous-préfet, Jean-Christophe Paille. L'acte n'a pas été revendiqué, il n'y a pas eu de menaces, et on ignore tout de ses auteurs ou de ses motivations. Le procureur de Nantes, Jean-Marie Huet, a estimé que l'enquête ne serait « pas facile », dans une ville où « aucune structure dure n'a été repérée à ce jour ». Il s'est interrogé sur « le message qu'on a voulu faire passer : est-ce l'extrême-droite, des intégristes musulmans, des jalousies d'ordre privé ? » Des dispositions de protection du préfet et de sa famille ont été prises.

Le symbole d'une intégration réussie


Le Figaro (19 janvier) dresse un long portrait d’Aïssa Dermouche, dont le talent est très largement révélé. « D'origine kabyle, il est né dans une famille modeste le 14 janvier 1947, à Laperrine, en Algérie. Il fait ses études secondaires dans ce pays avant de partir pour la France à l'âge de 18 ans. Au terme de brillantes études supérieures, ce symbole d'une intégration réussie est docteur en sciences de l'information, titulaire d'un diplôme d'études approfondies (DEA) en sciences sociales et en sciences de gestion. Il est également diplômé de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et de l'International Teachers Program (ITP) dépendant de la Stockholm School of Economics. En 1976, Aïssa Dermouche devient professeur à l'Ecole supérieure de commerce de Nantes. En 1989, il est nommé directeur général du Groupe Ecole supérieure de commerce de Nantes Atlantique, devenu en 2000 Audencia Nantes. Ce chevalier de la Légion d'honneur et chevalier de l'ordre national du Mérite aura donc effectué l'essentiel de sa carrière dans l'enseignement supérieur privé. Membre depuis 2003 du Comité consultatif pour l'enseignement supérieur privé, M. Dermouche est également consultant pour plusieurs grands groupes internationaux en matière de questions sociales. Il est par ailleurs membre du «Siècle», cercle de réflexion prestigieux réunissant chefs d'entreprise et hommes politiques. Particulièrement actif dans sa région, et très apprécié à Nantes où on ne lui connaît aucun ennemi, ce père de quatre enfants est président délégué du Pôle atlantique de management (PAM) et vice-président du groupe Kervégan, association pour le développement de la culture, des arts et de la technologie à Nantes. »


Marc Knobel