Comment vit la communauté juive de la région ?
Elle ne vit ni mieux ni pire que les autres. Ça fait partie des choses que je rappellerai lundi.
Le CRIF, en tant que porte-parole de la communauté juive auprès des pouvoirs publics, est une instance forcément très politique. De quoi va-t-il être discuté à l'occasion de ce repas ?
On rappellera évidemment à l'occasion de ce repas notre position vis-à-vis d'Israël. Peut-on le faire sans parler de BDS, trois lettres pour désigner le boycott, les sanctions et le désinvestissement contre Israël?
Martine Aubry sera-t-elle là pour entendre les messages que vous avez à faire passer ?
Mme Aubry est notre invitée d'honneur. Elle a dit qu'elle serait là. Tout comme Pierre Mauroy d'ailleurs. Tout ce que la région compte comme personnalités a été invité, à commencer par les représentants des autres cultes. Il y aura aussi des représentants de la justice, de corps consulaires comme celui de Pologne, et des élus, bien sûr.
Richard Prasquier entame son deuxième mandat (de trois ans chacun) à la présidence du Conseil représentatif des institutions juives. Que peut-on dire de son action ?
Qu'elle est dans la continuité de ce qu'avait fait avec lui son prédécesseur (Roger Cukierman, ndlr), notamment dans la lutte contre l'antisémitisme. Il faut savoir qu'il y a encore en France pas loin de 600 agressions par an recensées contre des Juifs, avec des violences de plus en plus importantes.
Quelles sont les singularités régionales ?
C'est pour le CRIF une région atypique puisqu'elle s'étend sur le Nord - Pas-de-Calais, la Somme et l'Aisne (un découpage historiquement lié au consistoire israélite de Lille créé en 1872).
Et les rapports plus spécifiques avec la ville de Lille ?
Il faudra par exemple faire un point sur le jumelage entre Lille et Safed. Les relations, économiques notamment, entre les deux villes ne sont pas assez fortes.
(Interview par Emmanuel Crapet, publiée lundi 8 novembre 2010)
Photo : D.R.