Tribune
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Publié le 22 Octobre 2010

En Algérie, le non-jeûne du Ramadan : 2 ans de prison !, par Marc Knobel

Après avoir relaxé deux ouvriers qui avaient été arrêtés pour n'avoir pas respecté le jeûne du ramadan, la justice algérienne vient de condamner un homme pour les mêmes faits, relate le quotidien algérien El Watan (21 octobre 2010). Bouchouta Fares, 27 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme et 100000 dinars (1000 euros) d'amende par le tribunal d'Oum El Bouaghi (Est de l'Algérie) pour « atteinte à un précepte de l'islam », c'est-à-dire pour n'avoir pas respecté le ramadan au mois d'août ! Cette décision est inspirée de l’article 144bis du Code pénal algérien. L'homme faisait partie d'un groupe de non-jeûneurs surpris par la police en train de manger en pleine journée au mois d'août dans la localité d’Ain-el-Beida. Il est le seul à n'avoir pas réussi à s'échapper. Un autre procès contre neuf musulmans non-jeûneurs est prévu le 8 novembre dans la région d'Akbou, en petite Kabylie. Cette nouvelle édifiante aurait dû en faire bondir plus d’un et j’aurai aimé que les protestations fusent de partout. Comment peut-on tolérer de telles choses ?




J’ai donc cherché en vain une réaction -ne fut-ce qu’une seule- par exemple des sempiternels contempteurs haineux d’Israël, si prompts d’ordinaire à critiquer (uniquement) ce pays. Je n’ai rien trouvé, je l’avoue : pas la moindre pétition, pas la moindre réprobation. Pourtant, l'Algérie ne donne-t-elle pas ainsi l'image d'un pays fermé, intolérant et raciste?



Alors, il faut rappeler que « toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. » (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Article 18) ?



Photo : D.R.