Le CRIF en action
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Publié le 11 Octobre 2010

La pathétique sénatrice des Verts Alima Boumediene-Thiery, par Marc Knobel

Dans la Nouvelle république (quotidien algérien) du 7 octobre 2010, Alima Boumediene-Thiery, conseillère municipale d’Argenteuil, sénatrice des Verts depuis 2004, s’en donne à cœur joie. Pourquoi ? Parce que, le 14 octobre 2010, elle doit comparaître devant le tribunal de grande instance de Pontoise (boycott des produits israéliens). Que dit-elle dans cet entretien ? Que ce procès serait « politique », « avec des relents de racisme. » Racisme ? Etrange affirmation, que personne (à part elle) ne comprend vraiment. Alima Boumediene-Thiery est présentée dans le chapeau de l’entretien comme une franco-algérienne. Or, elle insiste lourdement sur le fait qu’elle serait (je cite) « l’unique parlementaire française qui a l’honneur d’une plainte et d’une poursuite au tribunal. Mon nom Boumediene y est peut-être pour quelque chose ». Bien évidemment, cette affirmation prête à rire, car toutes sortes de militants sont poursuivies par la justice, pour des faits de boycott, sans exception aucune. Aussi, nous nous proposons dans cet article de démonter quelques autres mensonges.



Premier mensonge :



Alima Boumediene-Thiery est bien la seule personne à prétendre et/ou à affirmer qu’on ne peut ou ne pourrait critiquer la politique d’Israël.



- Etrange affirmation, tout de même. Car, personne en France -que je sache- ne se prive du « droit » de critiquer Israël. Il suffit pour s’en convaincre de lire régulièrement les quotidiens, de surfer sur Internet, d’écouter les commentateurs, d’entendre les radios, de regarder les journaux télévisés, etc.



- Il est vrai, qu’Alima Boumediene-Thiery n’est cependant pas à une contradiction prêt, car elle ajoute aussitôt que « des parlementaires arabes, africains, européens, etc. »… lui ont envoyé leur soutien.



- Bref, la liberté d’expression existe, fort heureusement.



La vérité est donc toute autre, car le boycott est discriminatoire et raciste.



Je m’explique :



Suite au boycott de nombreuses entreprises françaises, à la fin des années 70, le Législateur a adopté la loi n°77-574 dite loi « anti-boycottage » du 7 juin 1977 disposant que le boycott doit être considéré comme un acte discriminatoire de type économique. Le Législateur français a ainsi édicté des sanctions pénales à l’égard de tout fonctionnaire (article 432-1 du Code Pénal) et en général, à l’égard de toute personne (articles 225-1 et 225-2 du Code Pénal) adoptant, dans l’ordre économique, des comportements inspirés par des considérations de type discriminatoire ou qui tendent à favoriser de tels comportements. Ainsi, le boycott constitue-t-il depuis une infraction pénale au sens des articles article 225-1 et suivants du Code Pénal, modifié par la Loi n°2006-340 du 23 mars 2006 - art. 13 (Journal Officiel de la République Française, 24 mars 2006).



Aussi :



- Le boycott est une discrimination visée aux articles 225-1 et 225-2 du code pénal !



- La participation à un attroupement dans un lieu public est visée à l'article 431-3 du code pénal !



- L'atteinte à la liberté du travail est visée à l'article 431-1 du code pénal !



- Le tapage injurieux ou nocturne (contravention) est visé à l'article R 623-2 du code pénal !



- Enfin, l’article 24 alinéa 8 de la loi du 29 juillet 1881, dite loi sur la presse, réprime également tous (les) comportements discriminatoires.



Faut-il le rappeler ? Madame Alima Boumediene-Thiery est une élue de la République. Or, un élu ne peut violer la légalité républicaine et se soustraire aux lois de la République.
Continuons. Dans l’entretien qu’elle accorde à la Nouvelle république, Alima Boumediene-Thiery précise aussitôt qu’un « lobby a fait son travail », un « lobby que personne n’ose jamais le nommer ». Et, de préciser « qu’elle refuse de céder à la peur » : « le lobby sioniste n’a pas à faire sa loi en France » (sic). Un peu plus loin, dans cet entretien (complaisant), elle affirme que « la Chancellerie à céder aux officines du CRIF, qui nous poursuivent pour avoir oser critiquer Israël ! »
Second mensonge :



Rappelons alors ces quelques évidences :



- Alima Boumediene-Thiery devrait être plus prudente, lorsqu’elle parle de « lobby ». Rappelons simplement qu’elle fait elle-même partie d’un immense lobby, aux multiples ramifications nationales et internationales, probablement autrement plus puissant que « le lobby sioniste » : je veux parler du lobby pro-palestinien en France et dans le monde. Ce lobby s’étend et se manifeste dans toutes les sphères de la politique (de l’extrême droite à l’extrême gauche), les syndicats (notamment, enseignants…), les ONG, les Eglises, etc.



- Par conséquent, qui donc douterait un seul instant que les militants propalestiniens ne peuvent se regrouper, manifester ? Personne ! Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le blog d’Alima Boumediene-Thiery.



- Justement, sur son blog, elle annonce qu’elle tiendra une conférence de presse au Sénat, le lundi 11 octobre, à 11 heures du matin, en présence de : Catherine Tasca, Vice-présidente du Sénat (PS) et ancienne ministre de François Mitterrand ; Monique Cerisier Ben Guigua, (PS) présidente groupe sénatorial « France Territoire Palestinien » ; Nicole Borvo Cohen-Seat, Présidente du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche ; Djamila Sonzogni, porte parole nationale Les Verts ; Pascal Durand, délégué général d'Europe Ecologie ; Marie-Christine Vergiat, porte parole - Front de gauche ; Jacques Fath, porte parole – PCF ; Patrick Le Hyaric, député européen ; Patrick Braouezec, député - communistes unitaires et citoyens (1).
On se demande ce que deux parlementaires du PS font dans cette sinistre galère.



Troisième mensonge :



Les parlementaires disent que boycotter n’est pas discriminatoire et ils évoquent la liberté d’expression pour boycotter. Ces arguments sont faux et mensongers.



Je m’explique :



Le 3 octobre 2002, au cours d’une réunion du conseil municipal de sa ville et en présence de journalistes, Jean-Claude Willem maire communiste de la commune de Seclin (nord de la France) annonce son intention de demander à ses services de boycotter les produits israéliens sur le territoire de sa commune. Il affirme avoir pris cette décision pour protester contre la politique menée par le gouvernement israélien à l’encontre du peuple palestinien. Des représentants de la communauté juive du département du Nord déposent alors une plainte auprès du ministère public qui décide de poursuivre le requérant pour provocation à la discrimination nationale, raciale et religieuse, sur le fondement des articles 23 et 24 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881. Relaxé par le tribunal correctionnel de la ville de Lille, M. Willem est condamné en appel le 11 septembre 2003 à une amende de 1.000 euros. Son pourvoi en cassation est rejeté.



Dans cette affaire, la Cour européenne des droits de l’homme communique le 16 juillet 2009 par écrit son arrêt de chambre dans l’affaire Willem c. France (requête no 10883/05, introduite devant la Cour européenne des droits de l’homme, le 17 mars 2005) concernant la condamnation du maire de Seclin pour avoir incité au boycott de produits israéliens.



M. Willem a estimé que son appel au boycott s’inscrivait dans un débat politique portant sur le conflit israélo-palestinien et relevant sans conteste de l’intérêt général et de sa liberté d’expression. Sa condamnation constituerait par conséquent et selon lui une violation de sa liberté d’expression au sens de l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme. Seulement, la Cour conclut, par six voix contre une, à la non-violation de l’article 10 (liberté d’expression) de la Convention européenne des droits de l’homme.



La Cour relève que :



- L’ingérence dans la liberté d’expression du requérant est prévue par la loi, car elle se fonde sur les articles 23 et 24 de la loi de 1881 sur la presse, et qu’elle est motivée par un but légitime, celui de protéger les droits des producteurs israéliens.



- Elle rappelle que pour qu’une ingérence dans la liberté d’expression, notamment d’un élu, soit conforme à la Convention, il faut qu’elle soit « nécessaire dans une société démocratique ».



- A l’instar des juridictions françaises, la Cour constate que M. Willem n’a pas été condamné pour ses opinions politiques mais pour avoir incité à un acte discriminatoire.
- La Cour note également que, selon le droit français, le requérant ne peut se substituer aux autorités gouvernementales pour décréter le boycott de produits provenant d’une nation étrangère et, par ailleurs, que la peine infligée est d’une relative modicité.



- Elle conclut par conséquent que l’ingérence litigieuse est proportionnée au but légitime poursuivi et qu’il n’y a pas eu violation de l’article 10.



Quatrième mensonge :



Les parlementaires qui soutiennent Alima Boumediene-Thiery pensent avoir raison, forcément. Seulement, au-delà d'une infraction pénale :



- Le boycott promu par la campagne BDS est une hérésie morale. Il s'agit de réinstaurer au XXIe siècle une punition disparue depuis des millénaires dans nos sociétés : la "punition collective".



- La justice des hommes s'est construite sur ce principe de la responsabilité individuelle, qui est aujourd'hui un droit fondamental à valeur constitutionnel, consacré par la Déclaration des droits de l'homme et l'ensemble des conventions internationales. Or, ici, en prétendant combattre « l'injustice par des moyens illégaux », en mettant au banc de l'humanité l'ensemble des citoyens d'un pays, les propalestiniens ne font qu'encourager la haine et la violence à leur égard.



- Par ailleurs, ils importent le conflit israélo-palestinien en France, alors que cette démarche -en réalité- communautariste est extrêmement dangereuse et d’une absurdité sans nom.



- Bref, ce qu’ils font est totalement contre-productif et ne sert pas les intérêts de la paix. Ils ne servent pas d’ailleurs les intérêts des Palestiniens, qui, selon le responsable de la principale centrale palestinienne ouvrière, réprouve le boycott de toutes ces forces, car cela nuirait aux milliers de palestiniens, qui sont employés par des sociétés israéliennes.



Cinquième mensonge :



Une dernière chose, Madame Boumediene-Thiery parle de paix. Soit. Examinons les faits :



Le samedi 12 décembre 2009, à l’université Paris I Sorbonne, s’était tenue une conférence organisée par le mouvement des Indigènes de la République, dont vous n’ignorez pas l’activisme, en présence de Ali Fayad, membre du bureau politique du Hezbollah et député au Parlement libanais, ainsi que de Nadine Rosa Rosso, initiatrice de l’appel pour le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes du Moyen-Orient. Or, la sénatrice vert était inscrite à cette conférence et y a pris la parole.



Ce n’est sûrement pas comme cela que vous vous distinguerez, Madame.



Comment, vous ne le saviez pas ?
Le 23 octobre 1983 à 6 h 20 locale, durant la guerre du Liban, 55 parachutistes français de la 3° Compagnie du 1° R.C.P. et 3 parachutistes du 9e régiment de chasseurs parachutistes trouvent la mort, tandis que 15 sont blessés, à Beyrouth (Liban) dans un attentat-suicide au camion piégé dit attentat du Drakkar. Cette action est attribuée au Hezbollah et aurait été soutenue par l'Iran et la Syrie. Deux minutes auparavant un attentat similaire avait touché le contingent américain basé à l'aéroport international de Beyrouth, faisant 241 victimes. Les deux attentats simultanés ont été revendiqués par le Hezbollah, ainsi que par le Mouvement de la révolution islamique libre puis par le Jihad Islamique.



C’est cela la paix, selon vous ?!



Note :





Photo : D.R.