Le CRIF en action
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Publié le 21 Avril 2010

Cérémonie de Yom Hazikaron et Yom Haatsmaout : Discours de Dov Zérah, président du Consistoire

Beroukhim Habaim



Soyez les bienvenus, Mme La Ministre, Mrs. et Mmes les élus, M. l’Ambassadeur, Mrs. les Grands Rabbins et Rabbins, M. le président du CRIF, Mrs. les Présidents d’institutions et de communautés, Mesdames, Messieurs, chère jeunesse…
Toute célébration de mariage s’accompagne toujours par l’acte du marié consistant à briser un verre, pour que ce moment de joie ne conduise pas à oublier la tragédie de la destruction des deux temples, pour ne pas oublier que la joie ne peut être totale, parfaite !



De la même façon, nous devons célébrer le Yom Hazikaron, avant de fêter le Yom Haatsmaout.



Yom Hazikaron est sans doute une des appellations les plus belles et les plus fortes dans le panorama de nos traditions et de nos rites. Communément traduit par « Jour du souvenir », ou « Jour de la mémoire ».



Après la célébration du Yom Hashoah, ce thème de la mémoire est plus que récurrent dans l’ensemble de nos textes. Il est fondateur. Il constitue une des bases et une des racines de nos existences et de notre permanence sur la scène de l’histoire. Il n’est pas de grande solennité juive qui ne soit marquée essentiellement d’abord par la nécessité de se souvenir. Zakhor est conjugué dans nos traditions de mille et une façons et notamment, comme cela est le cas singulièrement à propos du chabbat, sur le mode impératif : souviens-toi !



L’exercice de la mémoire passe par l’accomplissement de rites, de pratiques…ou de commémorations pour qu’année après année, de génération en génération, l’évocation de l’événement en perpétue le souvenir. La pratique du seder de Pessah permet de rappeler les événements depuis 3500 ans, et témoigne de la matérialité des faits.



Garder mémoire ou « faire mémoire » pour nous cela ne signifie pas observer une attitude passive ou statique en se rappelant simplement le passé. Cela veut dire au contraire tirer la leçon pour l’avenir. Apprendre pour enseigner. Raconter à son fils pour qu’il sache. Agir pour que le passé n’en vienne pas à bloquer notre marche. S’engager dans l’avenir pour le construire en n’oubliant pas l’expérience du passé, ses promesses mais aussi ses échecs ou ses lacunes.



Un grand maître de la saga hassidique, Nahman de Braslaw, insiste sur le fait que seuls les peuples qui ont une longue mémoire sont sûrs d’avoir un avenir.



A Yom Hazikaron, nous sommes appelés à nous souvenir des différentes guerres d’Israël, depuis celle de 1948 de la renaissance de l’Etat d’Israël, et plus particulièrement à tous les héros, quel que soit leur grade, qui se sont sacrifiés pour que Aam Israël hai !



Nous pensons à eux tous. Que leur âme repose aux côtés de celles de tous les justes d’Israël.



Je vous invite aussi à avoir une pensée toute particulière pour notre frère Guilad SHALIT, et à formuler l’espoir qu’il rejoigne au plus vite les siens.



Après l’évocation de leur souvenir, il convient de célébrer le Yom Haatsmaout, le jour de la renaissance de l’Etat d’Israël…en attendant que nous vous invitions à fêter le Yom Hachalom !



Je suis heureux que cette année, cette commémoration se déroule dans le cadre d’une manifestation unitaire en ce lieu hautement symbolique de cette synagogue consistoriale de la Victoire, en association étroite avec les mouvements de jeunesse.



Un grand MERCI à tous les jeunes d’être ici témoins de cet exercice de mémoire. Par votre présence, vous manifestez votre engagement de tout faire pour assurer la pérennité du peuple juif. C’est à vous qu’il revient de nous donner l’assurance que Aam Israël Hai !



Chalom !



(Synagogue consistoriale de la rue de la Victoire, lundi 19 avril 2010)



Photo : © 2010 Alain Azria