Dans la soirée du 7 avril, des centaines d'opposants seraient entrés dans le siège du Parlement, situé à quelques dizaines de mètres de la présidence, elle-même assiégée par les manifestants réclamant la démission du président Kourmanbek Bakiev.
Bref, le Kirghizstan est en plein chaos.
Il faut l’avouer et le regretter : on ne sait rien de ce pays. Combien sommes-nous à savoir que le Kirghizstan est un pays et qu’il a pour capitale Bichkek ? Mais, lorsqu’un conflit éclate, lorsque des opposants sont arrêtés ou assassinés, il devrait être possible de voir des images et d’entendre des commentaires.
Eh bien, non. Assurément, vous ne verrez pas grand chose et c’est à peine si vous entendrez parler du chaos qui règle à Bichkek. Bref, tout le monde se moque de savoir que le Kirghizstan est un pays, qui a une capitale, un chef d’Etat déchu, très contesté et que l’opposition se ferait mitrailler dans les rues.
Ah, si seulement, le Kirghizstan était au Moyen-Orient. J’imagine déjà les Unes des journaux, les éditoriaux enflammés, les bonnes consciences (forcément) qui se soulèveraient, les manifestations qui seraient organisées dans toute la France, les protestations qui seraient adressées ici ou là et la cohorte des indignés qui diraient ce qu’ils ont sur le cœur. Ce serait grandiose !
Mais voilà, le Kirghizstan n’est pas au Moyen-Orient, alors fermez la télé, il n’y a rien à voir !
Marc Knobel
Photo : D.R.