L’année 2009 est sans conteste une année « noire » dans les statistiques des actes antisémites en France. 832 actes antisémites ont été recensés en 2009 sur l’ensemble du territoire, contre 474 en 2008.
Cette évolution est due en grande partie aux actes antisémites recensés au mois de janvier 2009, durant l’opération israélienne à Gaza. 354 actes ont été enregistrés pour ce seul mois.
Durant les mois qui ont suivis, l’augmentation de la catégorie « menaces » est aussi préoccupante car elle démontre une libération de la parole antisémite. Les dérives du mois de janvier ont donc des conséquences bien au delà.
Comment voyez-vous évoluer la situation dans les années à venir ?
Personne ne peut dire de quoi l’avenir sera fait. Néanmoins, il est évident qu’une certaine forme d’antisémitisme que certains ont décrit comme « conjoncturel » au début des années 2000, doit être appréhendé aujourd’hui comme une nouvelle forme d’antisémitisme structurel. Les violences et les menaces dirigées contre les juifs de France à un niveau particulièrement préoccupant durent maintenant depuis neuf ans.
Comment décririez-vous le rôle du SPCJ dans la communauté juive ?
Le SPCJ est une organisation née de la volonté des Institutions Juives de France au lendemain de l’attentat de la rue Copernic en 1980. Il s’est largement développé depuis, et continue d’assurer la même mission qui lui a été confiée :
Garantir l’intégrité et la libre expression de l’identité juive en France sous toutes ses formes. L’histoire du peuple juif nous apprend malheureusement que cette intégrité et cette liberté d’expression ont été bien souvent mises en péril.
Au delà de la protection de la communauté que nos volontaires assurent, ils délivrent aussi un message d’éducation fort au travers de leur action : notre histoire nous interdit de baisser la vigilance et de s’en remettre au sort que les évènements nous réservent.
Il est du devoir de chaque juif d’être prêt à se défendre avec force et courage s’il est attaqué. Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra trouver la dignité et le respect qui lui reviennent, conscient à la fois de son identité et de sa capacité à en défendre les valeurs et l’histoire.
Photo : D.R.