Question : Isidore Aragones, la délégation du CRIF Marseille – Provence organise le lundi 1er février 2010 son dîner annuel, le 6ème en ce qui vous concerne. Les invités d’honneur sont Michel Vauzelle, député, président du Conseil Régional Provence – Alpes – Côte d’Azur ; Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, vice-président du Sénat ; Jean-Noël Guérini, sénateur des Bouches du Rhône, président du conseil général des Bouches du Rhône et Eugène Caselli, président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Pourquoi avez-vous choisi cette configuration et toutes ces personnalités régionales pour honorer de leur présence votre dîner ?
Isidore Aragones : Eh bien, chaque année, nous avons un invité d’honneur que nous faisons venir, généralement de Paris, qu’il s’agisse d’un ministre ou d’une grande personnalité d’envergure nationale. Cette année, s’agissant du dernier dîner que je préside, je voulais rendre hommage à tous ceux qui ont soutenu le combat du CRIF, notamment aux grandes groupes politiques qui ont manifesté leur soutien à la communauté et à Israël.
Question : Que comptez-vous leur dire ?
Isidore Aragones : Comme chaque année, je fais part de nos préoccupations et de nos souhaits de manière à ce qu’il n’y ait aucun malentendu dans les positions qui peuvent être prises de part eu d’autre. Il y a toujours eu un vrai climat de confiance, parce que tous savent qu’elle est notre action citoyenne et ce besoin d’indépendance que le CRIF ne manque pas de rappeler.
Question : Vous annoncez que vous devriez quitter la présidence de cette délégation en juin 2010. Pour quelle raison ?
Isidore Aragones : Tout d’abord, pour des raisons statutaires, dans la mensure où un président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Ensuite, parce que je pense avoir largement accompli ma mission, après 40 ans de militantisme.
Question : Sans pour autant vous demander de faire le bilan de votre action, puisque vous êtes encore Président du CRIF Marseille – Provence, que retirez-vous des actions que vous avez entreprises ? Comment ressentez-vous votre travail ?
Isidore Aragones : J’ai l’immense fierté de dire que le CRIF a évolué dans la direction que je souhaitais. Je résume :
Premièrement : intensifier l’action citoyenne.
Deuxièmement : préserver son indépendance.
Troisièmement : se rapprocher de toutes les communautés, afin d’effectuer un travail en commun.
Quatrièmement : assurer un travail de mémoire, indispensable pour lutter contre toutes formes de racisme et d’antisémitisme ou de négationnisme.
Cinquièmement : manifester notre soutien sans réserve à Israël.
Question : De quoi êtes-vous le plus fier ?
Isidore Aragones : J’ai préservé et conforté l’union et l’harmonie autour de tous ces sujets.
Question : Qu’est-ce qui a été le plus difficile à faire ?
Isidore Aragones : De coordonner l’action avec toutes ces présidences autour de nous.
Question : Que regrettez-vous ?
Isidore Aragones : Rien.
Question : Avant la fin de votre mandat, qu’aimeriez-vous faire ?
Isidore Aragones : J’aimerai m’assurer que mon successeur (homme ou femme) continue dans cette voie der l’indépendance en s’engageant à ne pas utiliser le CRIF comme un tremplin pour de futures échéances politiques.
Question : Vous aiderez votre successeur ?
Isidore Aragones : Je m’investirai moins, car je veux d’avantage m’occuper des miens, mais je serai toujours là en cas de besoin.
Propos recueillis par Marc Knobel
Photo : D.R.