A lire, à voir, à écouter
|
Publié le 1 Février 2010

Si c’était Freud, biographie psychanalytique, par Gérard Huber

Près de mille pages d’une écriture serrée pour tout nous dire et encore plus sur Freud. C’est un véritable exploit que réalise Gérard Huber qui, d’entrée, annonce la couleur : « Ce livre tente d’évoquer la personne totale de Freud, l’homme, l’époux, le père de famille, le penseur, l’écrivain, le chercheur, le thérapeute et le chef d’un mouvement, indissociables ». Considérant que les biographes classiques du père de la psychanalyse, à savoir Ernest Jones et Peter Gay, quoique incontournables, n’ont pas osé s’aventurer dans une biographie psychanalytique, c’est le défi qu’il relève avec cette étude qui se veut, on l’aura compris, exhaustive. De « l’enfant qui en savait trop » au vieillard gravement malade sur son lit de mort, Freud est raconté au quotidien. Textes autobiographiques, biographies, lettres, archives, souvenirs divers constituent la trame de ce travail monumental.




« Je suis né le 6 mai 1856 à Freiberg en Moravie, petite bourgade de l’actuelle Tchécoslovaquie, raconte Freud dans son « Autoprésentation ». Mes parents étaient juifs, je suis moi-même resté juif… ». « J’ai toujours éprouvé un fort sentiment d’appartenance à mon peuple et l’ai toujours cultivé chez mes enfants. Nous sommes tous restés de confession juive… »
Resté juif, Freud, explique Huber, a très tôt affirmé sa volonté de rompre avec les croyances et les rites rabbiniques. « Freud, conclut l’auteur, dans une belle formule, meurt comme un Juif dans le deuil de Dieu »
Une impressionnante bibliographie de trente-quatre pages est proposée en fin d’ouvrage.
Une somme.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Le Bord de l’Eau. Août 2009. 920 pages. 32 euros.