Dans son exposé liminaire comme dans le débat qui a suivi, la ministre, pour laquelle « la culture est le meilleur ambassadeur d’Israël », a traité aussi bien de sujets de sa compétence que de questions politiques plus générales. Revenant sur la soirée de la veille à l’Unesco, Limor Livnat a tenu à dire combien l’élection de Madame Irina Bokova à la tête de l’Unesco a été appréciée en Israël. La coopération entre Israël et l’Unesco est excellente. Il ne pas, comme certains pays tentent de le faire, politiser l’Unesco. Madame Bokova en convient volontiers, selon la ministre. Limor Livnat a évoqué le sauvetage des Juifs de Bulgarie par des Justes aux heures sombres de la Shoah, les six hauts lieux situés en Israël qui seront désormais inscrits au patrimoine mondial, la participation d’experts israéliens au sauvetage du patrimoine artistique et culturel haïtien, la profanation qui l’a écœurée mais qui ne l’a pas totalement étonnée, d’un cimetière juif à Strasbourg.
À propos des critiques qui fusent régulièrement lors des fouilles pratiquées par Israël dans les environs du Mur Occidental, madame Livnat a répondu : « Israël n’effectue pas de fouilles sur le Mont du Temple. Ceux qui le font, engendrant de réelles destructions, ce sont les responsables arabes du Waqf. Hélas, dès qu’Israël initie la moindre recherche archéologique, près du Mur, dans le tunnel ou dans la Cité de David, c’est un tollé du monde arabe qui monte au créneau ». Et la ministre de regretter, in fine, qu’après 1967, Israël ait cédé ses droits d’être présent sur la Mont du Temple, droits sacrés pour le peuple juif. En pratique, cet espace est interdit aux Juifs.
Autres sujets relevant de la Culture et des Sports abordés : le boycott et l’attitude indigne d’une partie du public, notamment concernant la remarquable joueuse Shaar Peer, que son environnement et sa famille maintiennent dans une bulle protectrice et dans une sécurité maximale pour qu’elle puisse disputer sereinement ses tournois. Le résultat est là, comme un pied de nez aux ennemis d’Israël : dix victoires pour seulement deux défaites, la conservation du cimetière juif des environs de Clermont-Ferrand, datant du 12ème siècle, la Maison Sublime de Rouen, l’excellence du cinéma et de la littérature israéliens ou encore la mémoire séfarade en Israël.
Parmi les sujets plus politiques, le rôle des femmes en politique, l’influence des religieux, l’affaire Al Dura, le rapport Goldstone et le problème de la répartition de l’eau au Proche Orient.
La ministre était entourée de son directeur de cabinet, Eynat Abayov et de Sammy Ravel, ministre plénipotentiaire auprès de l’ambassade d’Israël.
Le président du CRIF, pour sa part, était accompagné de Meyer Habib, vice président, de Nathalie Cohen Beizerman et Jean-Pierre Allali, membres du Bureau Exécutif, de Danièle Obadia, membre du Comité Directeur et d’Eve Gani, en charge du développement. Des représentants du Consistoire Central, de la Wizo et de l’UEJF assistaient également à cet entretien qui s’est déroulé à l’ambassade d’Israël.
Photo : © 2010 Alain Azria