La Commission des Relations avec les ONG, les Syndicats et le Monde associatif que préside Jean-Pierre Allali, membre du Bureau Exécutif, a reçu le 12 novembre 2009 le Commissaire à la Diversité et à l’Égalité des Chances auprès du Premier ministre, Yazid Sabeg.
Avant de répondre aux questions des membres de la Commission, Yazid Sabeg a brossé un tableau général de la philosophie de l’action qu’il mène depuis des décennies pour faire en sorte que la France, où il constate que les plans jusqu’ici mis en chantier pour une politique efficace de la ville n’ont pas abouti, sorte du système à deux vitesses dans lequel elle est, selon lui, plongée, et qui favorise la constitution de ghettos. Il a convaincu du bien fondé de ses thèses le président de la République, Nicolas Sarkozy qui l’a nommé au poste qu’il occupe.
Pour le commissaire, 25% de la jeunesse française est exclue de la formation et un climat détestable s’est installé dans le pays. Utilisant une expression imagée, Yazid Sabeg considère que le millefeuille institutionnel mis en place jusqu’ici a échoué. Il faut donc redéfinir les besoins et les objectifs.
Après cette introduction, un débat s’est engagé avec les participants dont les questions ont été aussi variées qu’intéressantes : comparaison avec l’expérience des Juifs venus d’Europe centrale et d’Afrique du Nord, particularité des communautés asiatique et portugaise, statistiques ethniques, Affirmation Act et discrimination positive, situation aux États-Unis et en Grande-Bretagne, problèmes des handicapés et des salariés âgés, questions du voile et de la burqa, identité nationale, principe du CV anonyme, failles dans le système éducatif…Yazid Sabeg a répondu sans hésitation et en toute clarté à tous les questionnements de ses hôtes.
Pour le Commissaire à la Diversité et à l’Égalité des Chances, qui a annoncé par ailleurs une réforme imminente, à partir de la classe de seconde, de la filière technologique dans le sens d’une revalorisation et d’un parcours ascensionnel des élèves, la clé de tout, c’est la mixité. En toute chose, dit-il, il faut adopter des politiques correctrices dans le respect de la laïcité. « La laïcité est là pour nous protéger individuellement et non pour nous imposer une loi commune ».
Une réunion très animée et très instructive.
Yazid Sabeg était accompagné de l’un de ses conseillers, Kamel Benamra.