Une heure et quarante deux minutes de franche rigolade assurée. La nouvelle comédie d’Éric Tolédano et Olivier Nakache tient toutes ses promesses. Des personnages totalement déjantés qui vivent des vies complètement perturbées. Et pourtant, tout finit sur une note pleine de nostalgie et d’espérance. Si le problème central du film est celui des relations complexes qui peuvent se nouer, au fil des ans, entre des individus, leur famille et celle de leur conjoint, la sarabande de gags désopilants et originaux qui se succèdent tout au long de cette histoire vaut, à elle seule, le déplacement.
Deux couples, parents par alliance, les Layani, Alain et Nathalie (Vincent Elbaz et Isabelle Carré) et les Marciano, Jean-Pierre et Catherine ( François-Xavier Demaison et Audrey Dana), leurs enfants, leurs parents, leurs nounous et leurs amis crèvent l’écran à tour de rôle dans un scénario tout à la fois simple et époustouflant.
Alain, alias Pipo, ancien animateur de club de vacances, n’en finit pas de regretter sa jeunesse et se morfond dans de petits boulots de vendeur ou de moniteur d’auto-école, ne se préoccupant pas vraiment de l’éducation de ses enfants, Lucien et Prosper. Sa femme, Nathalie, gérante de supermarché, est souvent au bord de la crise de nerfs. Jean-Pierre, qui vit à Créteil, dans les choux, est avocat, mais n’a pas un rond. Il emprunte souvent à sa sœur, Nathalie, qui n’a pas d’autre choix que de piquer dans la caisse de son magasin. Jean-Pierre, d’ailleurs, à force de défendre-commis d’office- de petites frappes, finit par devenir marron et trafiquant de grille-pains. Sa femme, entre-temps, qui a choisi pour ses enfants, Gaëlle et Juliette, une école juive, non par conviction religieuse, mais parce que l’établissement a un bon renom, devient peu à peu une grenouille de bénitier qui accroche partout des mézouzot et reçoit dans son salon pour des cours de Talmud.
Il y a aussi toute une armada de rabbins chantants emmenés par Monsieur Kadoche, directeur d’école, une baby-sitter congolaise chargée d’apprendre les langues étrangères aux enfants de Jean-Pierre et Catherine, mais qui finira, comme tout le monde, par suivre les réunions de femmes juives strictement observantes, un médecin noir, Bruno ( Omar Sy), amoureux de Roxane ( Joséphine de Meaux), la sœur de Jean-Pierre, qu’on prend sans arrêt pour un brancardier, des jeunes de banlieues au langage incompréhensible, une famille nombreuse, Farath et les siens, venue du Pakistan, en situation irrégulière, qui squatte l’appartement des Marciano, un papy coiffeur porté sur le sexe et portant perruque, Prosper Marciano (Jean Benguigui), père d’Alain et des psychologues de la famille totalement dépassés.
C’est frais, c’est drôle. Une bonne distribution. Un bon film.