Tribune
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Publié le 30 Juillet 2008

Des experts préconisent une nouvelle orientation de la politique américaine à l’égard de l’Iran

Le Figaro du 30 juillet 2008 publie un article-compte rendu d’une conférence qui s’est déroulée il y a quelques jours au Center for Strategic and International Studies (CSIS) dans la capitale américaine. Les orateurs, Zbigniew Brzezinski et le général Brent Scowcroft, sont tous deux d’anciens conseillers pour la sécurité nationale auprès d’anciens présidents américains.


Les personnes présentes, tout ce que Washington compte comme experts en géopolitique, se sont félicitées de la décision prise par George W. Bush d’avoir envoyé un diplomate de haut rang parler directement aux Iraniens à Genève, lors de la rencontre du 19 juillet entre le groupe des Six (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie et Allemagne) et le secrétaire du Conseil suprême de défense du régime de Téhéran. Si les experts américains s’accordent sur la nécessité de mettre un coup d’arrêt à la prolifération nucléaire à travers la planète et donc d’empêcher les Iraniens de se doter de la bombe atomique, Le Monde rapporte les propos de Brzezinski, qui estime que les Etats-Unis ne peuvent pas à la fois menacer une grande nation comme l’Iran et prétendre dialoguer sereinement avec elle. De l’avis de l’expert, un acte de guerre unilatéral est contre-productif, car cela confirmerait les dirigeants iraniens dans l’idée qu’ils doivent se doter de moyens nouveaux de défense. Selon lui, l’idée d’une guerre préventive n’est pas raisonnable au vu des intérêts américains, et l’hypothèse d’un Iran nucléaire ne présente pas de grand risque de déstabilisation régionale, la dissuasion ayant toujours montré dans l’Histoire qu’elle fonctionnait. Il n’y aurait alors aucune raison de penser que le régime iranien agirait moins rationnellement que la Russie de Staline ou la Chine de Mao.
Les deux experts s’accordent sur le fait qu’il faut montrer à l’Iran qu’il a plus intérêt à renouer ses liens commerciaux avec l’Occident qu’à développer un programme nucléaire militaire. Un geste concret de l’Occident, comme la suspension de l’embargo américain sur les technologies pétrolières serait, à leurs yeux, bienvenu.
Le Figaro termine en indiquant qu’il reste le problème israélien, et que le ministre de la Défense, Ehoud Barak, la ministre des affaires étrangères, Tzipi Livni, et le vice-Premier ministre, Shaoul Mofaz, se sont succédés à Washington pour presser les Américains de lancer un ultimatum à l’Iran. « Ils savent que c’est leur dernière chance, car un Obama président ne laisserait pas passer sans conséquences un fait accompli israélien », estime en outre un commentateur politique américain.