Réponse : Effectivement. J’ai des élèves qu’une heure par quinzaine et au programme d’éducation civique de classe de 4ème des collèges nous parlons de la justice. Pour ce projet d’importance, j’ai dû choisir un tribunal pénal international. Mon choix s’est porté sur le Cambodge, un pays que je connais bien.
Question : Comment arrive-t-on à parler des crimes du régime de Pol Pot, leader des Khmers rouges du Kampuchéa Démocratique (Cambodge actuel) entre 1976 et 1979, à des élèves de quatorze ans ?
Réponse : J’ai pu les sensibiliser en leur parlant de ce pays. Mais, d’abord et pour atténuer mon propos, j’ai parlé de la beauté de ce pays, de sa douceur et de ses paysages. Ensuite, j’ai parlé des horreurs que l’on trouve (*). Enfin, grâce à Maître Prévost, on est passé au coté juridique. Maître Prévost a par exemple expliqué que pour juger les criminels Khmers rouges, des chambres extraordinaires existent et siègent avec des juges cambodgiens, mais aussi des juges étrangers, qui ont un droit de veto.
Question : Auriez-vous pu prolonger votre cours ?
Réponse : Non. Mais, je pense qu’ils ont compris ce qui s’est passé au Cambodge. Ils ont été choqués, comme on peut l’être à 14 ans, lorsque l’on parle de choses horribles. Et puis, il y a ce choc des photos. En fait, il me semble maintenant qu’ils peuvent expliquer ce qu’est le crime contre l’Humanité.
Propos recueillis par Marc Knobel
Note :
(*) : Le nombre exact de victimes du régime appelé "Khmer rouge", dès 1975, par les occidentaux est encore débattu. Les spécialistes estiment ce nombre compris entre 1 million et 3 millions de morts