Le trajet entre Al-Arish et Rafah, le long de la côte méditerranéenne du Sinaï, dure moins d’une heure. On croise pourtant cinq check-points de l’armée. Mais les voitures ne s’arrêtent pas. « L’armée est là pour dire : “On fait quelque chose, on pourchasse les terroristes”, aux yeux de la communauté internationale et d’Israël. Mais en fait, il s’agit surtout de réaffirmer l’autorité de l’État » , estime Ismaïl (1), riche agriculteur de Rafah, la ville partagée entre l’Égypte et Gaza. Il n’est pas convaincu que la présence militaire suffise à stabiliser la région, désertée par la police depuis la révolution.