Récemment, dans la ville de Iasi (Jassy), capitale de la Moldavie historique, au nord-est de la Roumanie, l’on a commémoré les sept décennies depuis le pogrom déroulé dans cette ville, les 28, 29 et 30 juin 1941, premier massacre gigantesque de la Deuxième Guerre mondiale. Il a fait des milliers des victimes (13.266 d’après un rapport du Service Spécial d’Information de 1943, et 14.850, d’après un rapport de la communauté de 1946, le chiffre exact reste inconnu), parmi les 45.000 Juifs de la ville. La plupart furent massacrés dans les rues, maisons, caves et surtout dans la cour de la Questure de Police (« Chestura ») ; plusieurs milliers moururent dans des conditions atroces, de soif, chaleur et par asphyxie, dans deux convois ferroviaires, en wagons à bestiaux scellés (les « trains de la mort »), l’un parvenu à Calarasi, dans le sud du pays, l’autre à Podu Iloaei, à 15 km de Iasi. Il s’agit du plus grand nombre de Juifs massacrés dans le territoire actuel de la Roumanie, suivi, en été 1941, par d’autres massacres de Juifs en Bessarabie et en Bucovine du nord, par les troupes germano-roumaines pendant la reconquête de ces provinces, tandis qu’une grande partie des survivants, déportés en Transnistrie, y ont été massacrés ou sont morts (de faim, froid et maladies).