Le CRIF en action
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Publié le 28 Janvier 2015

Une délégation du CRIF aux commémorations de Terezinstadt

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Par Véronique Harari-Ajzenberg
Une délégation du CRIF composée de Francis Kalifat, vice-président, de deux membres du Comité Exécutif, Arial Amar, président de la commission Ile de France, de Serge Dahan, président du B’nai B’rith France et de Véronique Harari, directrice des « Amis du CRIF », ont participé les 26 et 27 janvier aux cérémonies de commémoration des 70 ans de la libération du Camp de concentration de Terezinstadt et de la Journée internationale du souvenir des victimes de l’Holocauste.
Le camp de concentration de Terezin a notamment été un camp de transit sur le chemin menant aux camps d’extermination d’Auschwitz, Majdanek et Treblinka. Plus de quinze mille enfants passèrent par Terezin, près de 90% d’entre eux périrent dans les camps de la mort. En 1942, le taux de mortalité à Terezin était si élevé que les Allemands installèrent un four crématoire capable de brûler près de 200 corps par jour.
Lundi 26 janvier à Prague, Moshe Kantor, Président de l’European Jewish Congress, lors de son discours inaugural du colloque international consacré à l’antisémitisme, a souligné l’urgence après les assassinats de Toulouse, Bruxelles et Paris. Il a réclamé des réformes « institutionnelles comprenant des changements radicaux de législation » affirmant que « le djihadisme est très similaire au nazisme et on peut même affirmer qu’il s’agit de deux visages d’un même mal ».
Cette journée du 26 janvier a été consacrée à des débats et tables rondes en présence de nombreux dirigeants et personnalités notamment le Président de la République tchèque, Miloš Zeman, le Président du Parlement Européen, Martin Schulz, le Premier Ministre tchèque Bohuslav Sobotka, le Président de la kKesset, Yuli-Yoel Edelstein, l’Ambassadeur de France en République tchèque Jean-Pierre Aszvazadourian.
Trois Tables rondes passionnantes animées par Stephen Sackur, journaliste à la BBC, avec comme thème « le rôle des médias et la liberté d’expression », « le rôle des mesures législatives pour combattre l’antisémitisme » et « le rôle des leaders politiques pour combattre la montée des partis extrémistes » ont permis aux invités de l’EJC de débattre sur l’antisémitisme, la montée de l’islamisme radical et les risque pour  les communautés juives d’Europe proche d’un « nouvel exode ». Lors de ces débats avec la salle, Véronique Harari en rappelant que sa grand-mère arrêtée à Paris, déportée à Drancy puis à Terezinstadt a été assassinée par les nazis dans les camps, a rappelé la mobilisation de l’Etat français pour protéger les juifs de Frace et lutter contre l’antisémitisme après les meurtres de juifs porte de Vincennes
L’écrivain et philosophe Bernard-Henri Levy, dans une intervention très applaudie, a précisé que, pour bien combattre l’antisémitisme, il fallait bien nommer l’antisémitisme: « si le raciste hait dans l’Autre son altérité visible, l’antisémite en a, lui, après son invisible différence ».
Le mardi 27 janvier, introduisant les cérémonies commémoratives, le Chef de l’Etat tchèque, Miloš Zeman s’est dit prêt pour « une action armée unifiée à l’encontre des terroristes » affirmant avec force que « l’Etat islamique possède des caractéristiques semblables à celles du régime de l’Allemagne nazie du début des années 1930. Selon moi, ce qui nous menace c’est un ‘super-holocauste’, dont les victimes pourraient être des centaines de millions de personnes. »
Les commémorations se sont poursuivies sur le site du ghetto de Terezin en présence de Martin Schulz, président du parlement Européen, des présidents des deux chambres du Parlement, du ministre des Affaires étrangères, Lubomír Zaorálek, de délégations étrangères ainsi que des quatre-vingt-dix survivants tchèques de l’Holocauste.
Le Grand Rabbin d’Israël, Yisrael Meir Lau, ancien déporté du camp de Buchenwald et seul survivant de sa famille avec son frère Naphtali, a, lors d’un témoignage très émouvant, rappelé les mots de sa mère. Lui lâchant sa main pour être emporté par les nazis vers la mort, elle lui a dit « N’oublie pas mon fils que tu es juif ».
Clôturant la commémoration, des enfants de la ville de Terezin ont allumé des bougies formant sur la pelouse devant le camp une « étoile de David » au milieu des tombes de ceux qui sont mort du typhus après la libération du camp. Ce symbole a été  illustré par les mots du Grand Rabbin Yisrael Meir Lau: « On n’a pas le pouvoir de changer le passé, mais nous avons le pouvoir de construire l’avenir. Ne soyons pas en retard ».
 

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