La quenelle est un salut hitlérien inversé, cela ne fait aucun doute dans mon esprit car telle est la volonté de celui qui l’a conçu et popularisé à des fins purement idéologiques. Mes déclarations dans le Figaro ne prêtent à aucun reniement ni renoncement de ma part sur ce sujet malgré les interprétations qui ont pu en être faites.
En revanche, j’ai souhaité, peut-être trop rapidement, démontrer qu’il était important de faire preuve de discernement sauf à entrer dans une spirale difficile à maîtriser.
Force est de constater que le geste de la quenelle s’est dangereusement diffusé chez nos concitoyens et surtout auprès des jeunes. Ceux-ci n’en mesurent pas la gravité et la portée. Ils le font davantage par provocation que par antisémitisme, tout au moins je l’espère.
Devons-nous être sévère ? Très certainement puisque cela relève de l’apologie de crime contre l’humanité, mais nous devons aussi faire de pédagogie auprès de cette jeunesse manipulée par Dieudonné et sa sphère.
Il appartient aux enseignants de le faire mais aussi à des figures publiques du monde de la culture et du sport. C’est la raison pour laquelle j’ai été déçu de l’attitude d’Anelka dont le comportement est à l’opposé de ce qu’un sportif de haut niveau doit montrer aux jeunes de notre pays.
J’ai été troublé par le fait que l’homme public qu’il est, un symbole pour une partie de la jeunesse de notre pays, et qui doit de ce fait être irréprochable dans son comportement, puisse faire ce geste « par amitié pour son ami Dieudonné », dont les motivations sont quant à elles sans conteste antisémites.
Roger Cukierman
Président du CRIF