Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - L'antisémitisme, un meurtre intime, par Brigitte Stora

22 Mai 2024 | 138 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Deux historiens français l’ont fait et publient ce mois d’avril en collection Que Sais-je Les 100 mots de la Shoah.

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

Pages

L'antisémitisme, un meurtre intime, par Brigitte Stora (*)

 

Dans cet ouvrage très dense et particulièrement bien documenté, l’auteure se propose véritablement de traquer le phénomène nauséabond de l’antisémitisme sous toutes ses formes à travers le temps et l’espace. Le livre comporte trois parties : « L’antisémitisme : une très ancienne vision du monde », « L’Autre en soi, une condition du sujet » et « De la haine de l’Autre au meurtre intime ». Une conclusion intitulée « Orphelins de l’avenir » témoigne du pessimisme de Brigitte Stora en la matière.

La haine des Juifs, accusés de tous les défauts et de toutes les vilénies, remonte à la nuit des temps. « Le nom juif et le nom d’Israël, historiquement confondus est le nom le plus coupable de la planète. Et ça fait plus de 2 000 ans que ça dure ».  L’apôtre Paul, en son temps, n’hésitait pas à écrire : « Ce sont ces Juifs qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes ». Le Juif déicide est né et Judas dont le nom restera à jamais attaché à un baiser sournois et meurtrier, deviendra, ironie du vocabulaire, le mot désignant un trou percé dans une porte qui permet d’épier sans être vu. Au fil des siècles et à travers tous les pays, que n’a-t-on pas reproché aux Juifs ! On les a accusés de sentir mauvais, d’avoir des nez démesurés et des doigts crochus. Pire encore, d’empoisonner les puits, de répandre la syphilis et, plus récemment, le sida ou le coronavirus. Le monde arabe n’a pas été exempt de cette folie obsessionnelle et on a pu voir des quotidiens arabes à grand tirage accuser Israël de propager la fièvre aphteuse en Égypte, de distribuer des chewing-gums empoisonnés, du coca-cola contaminé, des ceintures responsables d’impuissance, de stérilité, voire de cancer. En 1977, le représentant de l’OLP aux Nations unies, n’hésita pas à affirmer qu’Israël avait inoculé le virus du sida à 300 enfants palestiniens. Cette mauvaise réputation des Juifs s’est accompagnée, tout au long de l’Histoire, de mises à l’écart et de marquages distinctifs comme la rouelle, les babouches noires, les chapeaux pointus et l’infâme étoile jaune nazie.

Le mot lui-même d’antisémitisme fut inventé, on ne le sait pas toujours, en 1879 par le journaliste allemand Wilhelm Marr. Les ouvrages antisémites se multiplient : des Protocoles des Sages de Sion à La France Juive d’Édouard Drumont en passant par la revue jésuite La Civiltà Cattolica. Sans oublier les écrits de Charles Maurras, de Louis-Ferdinand Céline et de Robert Faurisson. L’apogée de l’horreur sera, bien sûr ; la Shoah, avec ses six millions de victimes mais la haine touchera aussi bien le monde communiste avec la folie stalinienne où les procès de Prague que l’Italie fasciste de Mussolini. Sans oublier la bande à Baader et l’Armée Rouge japonaise. Avec la création de l’État d’Israël et le triomphe du sionisme, un nouveau vocable va être inventé, « antisionisme » qui ne sera qu’un habit neuf d’un concept ancien et permettra aux foules des pays musulmans d’Orient, complexées par leurs défaites récurrentes, de crier leur haine des Juifs sur fond d’islamisme radical.

Dans cette étude magistrale, Brigitte Stora montre un intérêt pour le texte biblique sur lequel elle revient régulièrement et écrit : « L’antisémitisme, ce grand refus de l’Autre, apparaît aussi comme un refus du judaïsme, de son peuple, de son texte. Né au cœur de cette histoire, il semble illustrer par son existence, le refus de l’éthique de la responsabilité, cet élément central de la spiritualité juive qu’il vomit avec le Juif qui, à ses yeux, l’incarne ». Ou encore ; « Pour comprendre l’antisémitisme et le combattre, il semble juste d’utiliser les éléments que précisément il récuse. Le récit biblique, la pensée juive, la démarche psychanalytique, sont des outils précieux, qui, chacun, mobilise l’interprétation c’est-à-dire l’engagement du sujet ». Bref, « Par sa haine d’autrui, l’antisémitisme est aussi un meurtre intime car dans le refus du Nom, de la filiation, de la dette et du désir, c’est bien Thanatos qui parle par sa voix ». En France, en Europe et ailleurs à travers le monde, l’antisémitisme ne recule devant rien et se niche partout. « L’esquive, la dérobade, voire l’anonymat, servent aussi à l’antisémite d’arme redoutable : des graffitis haineux dans les lieux d’aisance aux commentaires masqués sur le web jusqu’à la profanation de sépultures, la haine envers les Juifs se tient souvent derrière l’irresponsabilité d’un collectif anonyme. Un anonymat meurtrier qui propage la rumeur et pratique le lynchage ».

Des pages très intéressantes sont consacrés aux « villages sauveurs » et aux Justes. Le Chambon-sur-Lignon, bien sûr, mais surtout Moissac dans le Tarn-et-Garonne.

Une lecture édifiante et indispensable. À découvrir sans tarder !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Le Bord de l’Eau, mars 2024, 192 pages, 18 €

 

 

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