Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Elena Ferrante. À la recherche de l’Amie prodigieuse, par Salomon Malka

14 Novembre 2022 | 100 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Nicolas Bedos

Pages

Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

Pages

Opinion

Pages

Elena Ferrante. À la recherche de l’Amie prodigieuse, par Salomon Malka (*)

 

Connaissez-vous Elissa Rhaïs, la mystérieuse romancière juive de Blida ? Probablement non. Et pourtant, cette « écrivaine » connut, dans les années vingt, un énorme succès littéraire avec des romans comme « Saada la Marocaine » paru chez Plon. Née Rosine Boumendil, fille du boulanger Jacob Boumendil et de Mazaltob Seror, Elissa Rhaïs, qui côtoya Colette, Sarah Bernhardt et Paul Morand mourut dans sa ville natale laissant le souvenir d’une femme d’exception. Mais un jour, en 1983, tout s’écroula. Au cours de la célèbre émission télévisée « Apostrophes », animée par Bernard Pivot, Paul Tabet, alors directeur du Centre Culturel Français de Rome, révéla qu’Elissa Rhaïs n’avait jamais écrit la moindre ligne et que c’est son père, Raoul-Robert Tabet, qui était le véritable auteur des romans à succès de Rosine Boumendil.

C’est une épopée du même type que nous raconte avec verve Salomon Malka, à ceci près que son « héroïne », Elena Ferrante, a connu un succès bien plus considérable qu’Elissa Rhaïs. Sa quadrilogie « L’amie prodigieuse », par la suite adaptée en série télévisée s’est vendue à des millions d’exemplaires en Italie, mais aussi en France, en Allemagne ou encore aux États-Unis. Son œuvre a été traduite en quarante-deux langues. Malgrès ce succès, Elena Ferrante a choisi de rester dans l’ombre n’accordant aucune interview et ne participant à aucun salon ou à des séances de dédicaces. Mais qui est donc Elena Ferrante ?

« Il y a une énigme autour d’elle » nous dit Salomon Malka en préambule de son enquête. Au fil des pages, les pistes se multiplient. Dès lors, laquelle faut-il privilégier ? « Claudio Gatti, qui a la certitude qu’Anita Raja et personne d’autre, a écrit les livres d’Elena Ferrante ? Gisèle Sapiro, qui estime plutôt rare qu’une traductrice se transforme en romancière ? Antoine Compagnon, qui n’écarte pas l’hypothèse d’une écriture à deux ? Raimondo Di Maio, qui pressent un travail collectif ? Tous ceux qui voient en Domenico Startone une nouvelle émule de Romain Gary ? Les adeptes d’une stratégie marketing choisie par les éditeurs ? »

Mais, tout compte fait, ne faut-il pas, comme le suggère Erri De Luca, « laisser Elena Ferrante en paix ». Et, d’ailleurs, « peut-on détacher une œuvre de son auteur ? ».

Si la saga d’Elena Ferrante commence à Naples, elle remonte bien plus loin et croise les familles Petzenbaum, Horowicz, Cerullo, Greco et Salvatore. Avec, en toile de fond, l’ombre des camps de la mort et la Shoah.

Un grand mystère, un remarquable récit. A découvrir !

Jean-Pierre Allali

(*)  Éditions Ecriture. Février 2022. 240 pages. 18 €.