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Publié le 26 Août 2024

Le brief du Crif – Attentat antisémite contre la synagogue Beth-Yaacov de La Grande-Motte : « la volonté de tuer des Juifs »

Samedi 24 août 2024 au matin, la synagogue Beth-Yaacov de La Grande-Motte, dans le département de l’Hérault, a été la cible d’un attentat antisémite. Plusieurs départs de feu ont été identifiés notamment à proximité de voitures contenant des bonbonnes de gaz et à l’entrée du lieu de culte. Un policier municipal a été blessé par le souffle de l’explosion de l’une des bonbonnes de gaz. Le Président du Crif a réagi sur X (ex-Twitter) rappelant que « faire exploser une bonbonne de gaz dans une voiture devant la synagogue de La Grande-Motte à l’heure d’arrivée prévisible des fidèles : ce n’est pas s’en prendre à un lieu de culte, c’est un passage à l’acte pour tenter de tuer des Juifs ».

Deux voitures ont été incendiées sur le parking de la synagogue Beth-Yaacov, à La Grande-Motte, dans l’Hérault, dont l’une contenait des bonbonnes de gaz. Deux autres départs de feu ont été provoqués sur les portes de la synagogue, dans laquelle se trouvaient le rabbin ainsi que quatre fidèles. Un policier municipal a été blessé lors de l’explosion de l’une des bonbonnes de gaz. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a indiqué également que le terroriste attendait quelques jours avant les fidèles à la sortie de la synagogue, armé d’une hache.

Dès samedi, le Président du Crif a réagi sur X :

« La volonté de tuer des Juifs.

Faire exploser une bonbonne de gaz dans une voiture devant la synagogue de la Grande Motte à l'heure d'arrivée prévisible de fidèles : ce n'est pas que s'en prendre à un lieu de culte, c'est un passage à l'acte pour tenter de tuer des Juifs.
Voilà l'antisémitisme en France en France. Mais les Français juifs ne reculeront pas.

Soutien au policier qui a été blessé. »

 

 

L’assaillant, qui était en fuite dans la journée de samedi a été interpellé à Nîmes par les forces de l’ordre samedi soir. Des images de vidéosurveillance montrent que lors de l’attaque, il portait un keffieh noué sur sa tête et un drapeau palestinien autour de la taille.

 

Le Président du Crif a indiqué sur X (ex-Twitter) :

« L'antisémitisme en keffieh.

Un keffieh et un drapeau palestinien : ce matin à la Grande Motte, l'assaillant qui a incendié la synagogue pensait visiblement défendre des Palestiniens en s'attaquant à des Français juifs !
La haine d'Israël est aujourd’hui, de fait, le carburant principal de la haine des Juifs.

Quand La France insoumise (LFI) instrumentalise de manière outrancière et mensongère la cause palestinienne et hystérise le débat public, ce sont les Français juifs qui sont directement menacés. Ces provocations incendiaires doivent cesser !

À ceux qui l'oublient, rappelons que c'est déjà prétendument "pour venger les enfants palestiniens" que des islamistes ont tué des Juifs à Toulouse en 2012 ou à l'Hyper Cacher en 2015.
Cela devrait clore une fois pour toutes le débat sur le caractère antisémite de l'antisionisme. »

 

Yonathan Arfi s’est rendu à la synagogue de La Grande-Motte aux côtés du Premier ministre, Gabriel Attal, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin samedi après-midi. La Présidente du Crif Languedoc-Roussillon, Parla Danan était également sur place aux côtés de nombreux élus locaux et représentants des cultes.

 

Le Premier ministre, Gabriel Attal a indiqué sur place que « nous avons probablement échappé à un drame absolu. […] Une fois encore, des Français juifs ont été ciblés, attaqués, en raison de leurs croyances. Cela nous indigne, cela nous révolte, cela nous scandalise quand on sait que les actes antisémites ont connu une progressive terrible, plus encore depuis le 7 octobre dernier ». 

 

Samedi soir, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a indiqué sur X (ex-Twitter) que « l’auteur supposé de l’incendie criminel de la synagogue a été interpellé » par les forces de l’ordre à Nîmes.

 

 

Dans la journée de samedi, le ministre de l’Intérieur avait également indiqué avoir demandé à tous les préfets le renforcement immédiat des gardes statiques devant les lieux de culte juifs.

Le Président du Crif était lundi matin sur RMC dans la Matinale d’Apolline de Malherbe. Au sujet du keffieh et du drapeau palestinien dans lesquels l’assaillant de la synagogue de La Grande-Motte était drapés, Yonathan Arfi, a rappelé que « c’est le symbole de l’antisémitisme qui frappe la société française depuis le mois d’octobre. Il faut le voir comme tel, comme une illustration tragique du nouveau visage que prend l’antisémitisme ces derniers mois. Qui se saisit de manière dévoyée de la cause palestinienne pour désigner les Juifs comme des cibles légitimes. Les Français juifs sont aujourd’hui attaqués au nom du conflit israélo-palestinien, au nom de Gaza, au nom de la question palestinienne par des raccourcis coupables mais aussi par un certain nombre d’acteurs qui attisent ce feu-là, notamment les responsables politiques de La France insoumise qui ont contribué à ce qu’aujourd’hui ces questions-là soient inflammables ».

Le Président du Crif a rappelé que lorsqu’on est responsable politique, on a une parole qui porte. « Les responsables politiques de LFI […] ceux qui ont choisi de brandir la cause palestinienne comme un slogan politique, de la convoquer en permanence dans toutes leurs déclarations […] portent une responsabilité dans le fait que des esprits faibles vont ensuite s’attaquer à des Français juifs au nom de ce conflit-là. […] L’image de ce terroriste drapé dans ce drapeau palestinien avec un keffieh traduit dans les faits ce que certains ont pu dire dans les mots ».

 

 

« L’antisémitisme, c’est la libération d’un phénomène. On est dans quelque chose qui après le 7 octobre, a pris une autre dimension. On est maintenant en milliers d’actes antisémites par an avec, on le voit, des actes de plus en plus graves. Il y a une vraie inquiétude parce qu’on sait malheureusement qu’il y a un effet de mimétisme qui se met en place et on craint maintenant qu’il y ait un effet de mimétisme ici et là ».

 

Sur BFM TV, Yonathan Arfi a rappelé combien l’attaque terroriste de la synagogue de La Grande-Motte rappelait les attaques terroristes de Toulouse et de l’Hyper Cacher. « Dans les deux cas, la question palestinienne avait été évoquée dans les revendications et justifications données par les auteurs. On est dans quelque chose qui s’inscrit dans cette continuité-là. Le conflit au Proche-Orient et le 7 octobre servent maintenant de prétexte à un antisémitisme revigoré, galvanisé en ce moment ».

 

Perla Danan, Présidente du Crif Languedoc-Roussillon a dit combien « la communauté juive était soulagée face à l’arrestation » du terroriste. Le terroriste « était là pour tuer ».

« C’est un attentat que nous avons vécu, pas un simple acte antisémite. Si la synagogue avait été pleine de fidèles, ce samedi matin, comme c’est d’habitude le cas, cela aurait été un véritable carnage. Mais l’auteur des faits s’est trompé dans les horaires de l’office de shabbat. La majeure partie de l’année, celui-ci a lieu autour de 8h30. Pendant l’été, il est décalé à l’heure d’après. C’est pour cette raison que les membres de la communauté ne devaient arriver que vers 9 heures, ce samedi. Nous avons donc évité le pire ».

 

La Présidente du Crif Languedoc-Roussillon appelle également à un grand rassemblement de soutien à la communauté juive, mardi 27 août à 18 heures, place de la Comédie à Montpellier.

 

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