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Publié le 22 novembre dans Le Parisien
Sombre constat. Malgré des alertes et des campagnes répétées, les violences conjugales n’ont pas reculé en France. En 2020, 159 400 victimes ont été recensées tous sexes confondus, soit une hausse de 10% par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Environ 87% de ces victimes sont des femmes, soit 139 200, une proportion stable par rapport à 2019, selon les données du ministère qui ne comptabilisent pas les homicides.
Les victimes ont majoritairement, comme en 2019, subit des violences physiques volontaires ayant entraîné ou non une incapacité totale de travail. Concrètement, les violences conjugales ont augmenté de 10% lors du premier confinement - si l’on prend en compte la date de commission des faits - par rapport à la même période en 2019. Ces violences ont baissé de 13% sur la période du deuxième confinement. Ces chiffres ne sont toutefois pas définitifs, souligne le ministère, « puisqu’ils ne comptabilisent que les faits commis pendant les confinements qui ont été portés à la connaissance de la police et la gendarmerie au plus tard début janvier 2021 ».
L’Aveyron est le département qui présente le plus faible nombre de victimes enregistrées par habitante (2,7 femmes victimes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexe et âge). A l’inverse, la Seine-Saint-Denis et la Guyane sont les deux départements de France les plus touchés.
Des violences mais peu de plaintes
Reste que toutes les violences ne se traduisent pas par des plaintes, loin de là. En 2020, seules 5 500 personnes (soit 3% des victimes), dont une écrasante majorité des femmes, ont porté plainte pour viol ou agression sexuelle par leur conjoint.
« Les violences conjugales sont peu fréquemment suivies de plaintes, en particulier lorsqu’il s’agit d’agressions à caractère sexuel », souligne le ministère de l’Intérieur. Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité réalisée par l’Insee, seules 27% des victimes se sont déplacées au commissariat ou à la gendarmerie, 18% ont déposé plainte et 7% une main courante ou un procès-verbal de renseignement judiciaire (PVRJ), chaque année en moyenne entre 2011 et 2018.
La plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes avait enregistré une hausse de 60 % des appels de victimes pendant le deuxième confinement par rapport à la normale, avait déjà indiqué le gouvernement. Interrogé dans le Parisien il y a quelques mois, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait fixé un objectif aux policiers et gendarmes : que le traitement des plaintes pour violences conjugales soit prioritaire partout en France. En 2020, 102 femmes ont été tuées par leur conjoints. Elles étaient 146 en 2019.