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Publié le 12 janvier dans Ouest-France
"Après le roman La Rafle, le film, il était presque obligatoire que la bande dessinée s’empare de votre vie, souligne Samuel Chauveau, gérant de la librairie Bulle au Mans (Sarthe) en s’adressant à Joseph Weismann, rescapé de la Rafle du Vel-d’Hiv en 1942, une vie tellement dramatique, presque invraisemblable". Mercredi 19 janvier 2022, la bande dessinée "Après la Rafle" sort en avant-première, en partenariat avec la librairie Bulle, à l’Abbaye de l’Epau, avant sa sortie officielle qui aura lieu jeudi 27 janvier 2022.
Au programme de cet événement : une rencontre avec Joseph Weismann et les auteurs de la BD, Arnaud Delalande et Laurent Bidot. Mais aussi quatre saynètes jouées et lues par la Pérenne Compagnie. Elles seront suivies d’une vente d’un tirage exclusif de 800 exemplaires, proposé par la librairie Bulle. Avec « une édition spéciale composée de quatre pages supplémentaires qui relatent l’arrivée au Mans de Joseph Weismann et des aquarelles réalisées par le dessinateur Laurent Bidot », explique Arnaud Delalande, coauteur d’Après la Rafle.
La bande dessinée « n’a pas été dessinée comme un projet ordinaire, raconte-t-il. Il y a eu une empathie totale avec Joseph Weismann. Il avait 11 ans quand les événements sont survenus. Je me représentais ce que ça aurait pu être pour mes enfants ».
« C’est une leçon de vie, de courage »
Arnaud Delalande le confie : « Le livre nous dépassait. C’est rare de pouvoir se saisir d’un sujet comme ça ».
Il a fallu six mois d’écriture et un an et demi pour les dessins. « On tenait à ce traitement de l’histoire, de pouvoir la restituer à hauteur d’un enfant de 11 ans. Mais aussi des souvenirs de Joseph Weismann. Il y a un dialogue entre le passé et le présent ».
« Il y a la matière de la guerre et aussi l’aspect de résilience. Comment vit-on après ? C’est une leçon de vie, de courage même d’amour de la vie Au-delà, c’était une affaire d’âme, que Joseph se reconnaisse, qu’il puisse s’approprier le livre comme s’il était sien, qu’il devienne un moyen de transmettre. »
La découverte des planches a été pour celui-ci, un moment « très enthousiasmant ». Alors que l’homme de 90 ans pensait « que ça allait s’adresser aux élèves d’école mais j’ai eu la surprise de découvrir qu’il y avait une clientèle adulte ».
« Qu’est-ce qui me reste à faire ? Témoigner. Quel meilleur véhicule que celui-ci ? C’est vivant, inespéré », se réjouit-il.