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Publié le 16 novembre 2021 dans Le Monde
L’explosion d’un taxi, dimanche 14 novembre, devant un hôpital pour femmes à Liverpool (dans le nord de l’Angleterre), a été qualifiée « d’acte terroriste » par la police antiterroriste chargée de l’enquête, lundi.
Lors d’une conférence de presse, Russ Jackson, responsable de la police antiterroriste de la région, a affirmé que la bombe artisanale qui avait explosé dans le taxi, y mettant le feu, avait été « fabriquée » et apportée dans le véhicule par le passager qui s’y trouvait. La police antiterroriste pense « fortement » avoir identifié ce dernier, les enquêteurs ayant établi des liens entre deux adresses où des perquisitions étaient en cours lundi : ils pensent en effet qu’il habitait à la première « depuis un moment » et avait loué récemment la deuxième, avenue Rutland.
A cette dernière adresse, « des éléments importants ont été trouvés, et des recherches supplémentaires seront nécessaires aujourd’hui et potentiellement dans les prochains jours », a déclaré la police, qui dit procéder « par précaution » à une « explosion contrôlée ». Quatre hommes, âgés de 20 à 29 ans, ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête, dont trois dans le quartier de Kensington, à Liverpool.
Le Royaume-Uni a ensuite relevé le niveau de la menace terroriste, d’« important » à « grave », a annoncé lundi à la télévision la ministre de l’intérieur, Priti Patel, soulignant que les faits de Liverpool représentent le deuxième acte considéré comme terroriste après le meurtre du député David Amess, il y a un mois. Ce niveau de menace signifie que le risque d’attaque est considéré comme « hautement probable ».
Le chauffeur qualifié de « héros »
L’explosion, qui a fait un mort et un blessé, est survenue dimanche matin au moment où le Royaume-Uni commémorait les victimes des guerres, à l’occasion du Jour du souvenir. Elle s’est produite juste avant 11 heures (midi à Paris), alors que la nation se recueillait en silence et que des centaines de soldats, vétérans et membres du public étaient rassemblés à quelques centaines de mètres de la cathédrale de Liverpool pour un hommage.
D’après The Daily Mail, le chauffeur a repéré que son passager avait l’air « suspect » et l’a enfermé dans le taxi, avant de s’échapper. Il a été blessé dans l’explosion et le passager, qui n’a pas été formellement identifié, est mort, a précisé la police.
« La menace du terrorisme n’a pas disparu »
Le chauffeur de taxi a été qualifié de « héros » par des responsables politiques et des tabloïds, qui ont affirmé qu’il avait permis d’éviter des morts. Le premier ministre, Boris Johnson, a déclaré lundi, lors d’une visite dans un centre médical de Londres :
« Il s’agit d’une enquête en cours, je ne peux donc pas commenter les détails ou qualifier l’acte avec exactitue (…), mais il semble que le chauffeur de taxi en question se soit comporté avec une présence d’esprit et une bravoure incroyables. »
Plus tard au cours de la journée, le premier ministre a averti que « le peuple britannique ne se laisser[ait] jamais intimider par le terrorisme ». Appelant à la vigilance, M. Johnson a ajouté : « Nous ne céderons jamais devant ceux qui veulent nous diviser par des actes insensés. »
« Le chauffeur de taxi, dans ses efforts héroïques, a réussi à éviter ce qui aurait pu être une catastrophe absolument horrible à l’hôpital », a expliqué la maire de Liverpool, Joanne Anderson, lundi sur la BBC, confirmant qu’il avait « verrouillé les portes » du véhicule.
Pour le président du Parti conservateur, Oliver Dowden, « cela [nous] rappelle que la menace du terrorisme n’a pas disparu ». Evoquant les actes du chauffeur de taxi rapportés par la presse, M. Dowden a souligné, sur SkyNews, « le contraste entre la lâcheté de l’attaque terroriste et la bravoure des Britanniques ordinaires partout dans le pays, qui font passer la vie des autres avant la leur ».