Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Blog du Crif - Tapie, le populaire, contre Le Pen, le populiste : le match n'est pas fini

04 Octobre 2021 | 115 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Pascal Boniface a été débouté de sa plainte en diffamation contre Frédéric Haziza. Et l’épilogue de cette affaire est doublement essentiel.

 

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

Gad Weil est le Président du MJLF (Mouvement juif libéral de France).

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Patricia Sitruk est membre du Comité directeur du Crif

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On ne choisit pas le moment de sa mort.

Et pourtant, en quittant ce monde en ces heures de retour sur le devant de la scène politique du populisme qu'il a combattu sa vie durant, Bernard Tapie nous adresse un clin d'œil.

Chacun a aimé ou détesté (voire les deux à la fois), l'homme et sa personnalité. Et son incontestable part d'ombre a pu susciter légitimement, tantôt sarcasme, tantôt indignation.

Mais s'il est un domaine dans lequel tous les républicains ont une forme de dette à son égard, c'est bien la constance et la sincérité de son combat contre l'extrême-droite. Rien n'obligeait Bernard Tapie à prendre le risque de jouer ce match dans l'arène politique, là où tant d'autres font le choix du confort des tribunes plutôt que des dangers de la pelouse.

Il avait choisi d'aller répondre à Jean-Marie Le Pen sur son propre terrain : celui de la gouaille et parfois de la provocation, celui du franc-parler et du coup médiatique, celui des classes populaires et de la France d'en bas.

Au populisme, Bernard Tapie avait tenté d'apporter une réponse populaire.

Au déclinisme, il a avait tenté de répondre par une forme de volontarisme.

Nous apprenions hier l'adoubement d'Eric Zemmour par Jean-Marie Le Pen dans sa campagne présumée pour la présidentielle. Plus qu'un soutien, cette déclaration doit être entendue pour ce qu'elle est : un passage de relais.

Si Bernard Tapie n'a pas désigné son successeur dans cette bataille, c'est peut-être pour que nous soyons nombreux, citoyens de bonne volonté, à poursuivre cette idée simple qu'il incarnait : la République est un sport de combat.

Que le populisme, qu'il soit d'extrême-gauche ou d'extrême-droite, soit vaincu en avril 2022 est au fond le seul véritable hommage que les Français pourraient lui rendre.

Yonathan Arfi