Bruno Benjamin

Président du Crif Marseille Provence

Blog du Crif - Ne mêlons pas la Shoah à des polémiques

06 Avril 2021 | 142 vue(s)
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Actualité

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Donald Trump est un excentrique narcissique qui au cours de sa campagne électorale a fait du mensonge une arme redoutable.

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

Vendredi 21 octobre j'étais l'invité témoin du journal de Radio J peu après le vote abérrant à l'Unesco d'une résolution sur Jérusalem

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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L’affaire Pulvar sur les réunions excluant les Blancs

 

Peut-être l’avez-vous remarqué : l’époque est au sectarisme. Dans les universités, les étudiants et enseignants débattent de concepts associés à la race, au  privilège blanc, au féminisme radical, à l’idéologie de la décolonisation, et même à la censure. Cette mouvance a une conception binaire de la société, d’un côté les dominants (l’homme blanc, hétérosexuel), de l’autre les dominés.

Cette réflexion m’est venue à l’esprit, l’autre jour, en lisant les réactions suscitées par les propos d’Audrey Pulvar, prétendante de la Gauche aux régionales en Ile de France, accusée de racisme anti-Blanc. Lors d’une interview, l’ancienne journaliste, pourtant connue pour son universalisme, a tenu des propos surprenants sur la non-mixité des réunions militantes. « Le fait, disait-elle, que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon sentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément. S’il se trouve que vient à cet atelier une femme blanche, un homme blanc, il n’est pas question de la ou de le jeter dehors. En revanche, on peut lui demander de se taire, d’être spectateur ou spectatrice silencieux. »

Sitôt prononcée, cette dernière phrase provoquait un tollé. Fustigée à droite et à l’extrême droite, jugée euphémiquement « maladroite » au parti socialiste. Aussi les amis de Mme Pulvar se demandaient-ils comment l’adjointe d’Anne Hidalgo, qui connait les subtilités de la langue de Molière, a-t-elle pu se positionner aux antipodes du discours classique de sa formation politique qui est de rassembler et non d’exclure ? Où est le sens politique – surtout en pleine campagne électorale ! – quand on ostracise des gens en raison de la couleur de leur peau ? S’il est vrai que trop parler nuit, un autre adage assure que la langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche. De l’avis de tous les observateurs, celle qui  incarnait la ligne républicaine et laïque de la direction du PS, brouillait la ligne du parti. En tout cas, le dérapage faisait désordre.

Cependant, aucun commentaire dans l’entourage de la maire de Paris. Néanmoins le mal était fait et sur les réseaux sociaux, la machine s’emballait. Cascade d’observations, Niagara de réactions indignées. Là, on atteignait le « point » de Goldwin, défini en 1990 par l’avocat Mike Goldwin, suivant lequel plus une discussion s’éternise sur Internet, et plus on en arrive par glissements successifs, à parler de la « race », mot charriant des connotations diverses, qui débouchent inévitablement sur l’évocation des horreurs nazies.

Dès lors, la polémique se substituait à la politique, et dans le cas d’espèce, ça dérapait sur la xénophobie, qui ne laisse pas de marbre certains intellectuels. Ecrivain et philosophe, aussi vigilant et sensible aux remous de la société qu’un séismographe sur l’évolution des plaques tectoniques, Pascal Bruckner déclarait dans le Figaro : « En tenant ces propos Audrey Pulvar franchit la ligne rouge. Elle rejoint le camp des « fous de la race » et devient le symptôme d’un phénomène plus large, au terme duquel pourrait apparaitre la justification de l’apartheid au nom de l’antiracisme. Au XXe siècle, les organisations antiracistes prônaient un idéal universaliste et combattaient toute forme de ségrégation, désormais de nouvelles associations ethniques ont pour principe de base de dénoncer les coupables : les hommes blancs et les femmes blanches. »

Dans la classe politique, et notamment à gauche, seul Mélenchon atténuait la portée des propos outrageants, disculpant Mme Pulvar de toute forme de racisme.  En attendant que les esprits s’apaisent ou que le soufflé retombe, d’autres commentaires apparaissaient, plutôt inopportuns faisant référence à la Shoah. Ces derniers nous indisposent, devant le malaise que suscite la comparaison envers la Shoah et sa singularité.

Car la Shoah n’est pas un mausolée de papier. Il offre une éternité à six millions d’hommes, de femmes et d’enfants exterminés. Ces morts n’ont pas une seule demeure, ils en ont beaucoup dans nos mémoires. On ne dira jamais assez qu’un lien affectif nous relie à eux. La Shoah nous ramène à l’histoire d’une persécution, d’une effroyable tragédie, mais surtout à la puissance mystérieuse du souvenir à ce qu’il suggère et remue en nous, au plus profond de nos fibres.
La Shoah n’est pas un simple mot, une variante d’ajustement. Ne galvaudons pas ce symbole, sachons raison garder.

Bruno Benjamin