Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Munich 1972 : commémoration à Tokyo

28 Juillet 2021 | 273 vue(s)
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Actualité

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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L’événement est passé sous le radar de la plupart de nos médias, mais il mérite d’être salué. A Tokyo une minute de silence a été observée à la mémoire des 11 athlètes et entraineurs israéliens assassinés à Munich lors des Jeux de 1972.

Grâce à l’extraordinaire ténacité des familles, des commémorations avaient déjà eu lieu, mais en dehors de la cérémonie d’’ouverture, car, suivant la minable explication de Jacques Roggé, président du CIO en 2012, les Jeux « ne se prêtent pas à de telles manifestations ». On avait déjà compris que la priorité était au spectacle  quand les compétitions reprirent à Munich comme si de rien n’était, moins d’une journée après les assassinats. 

La commémoration de Tokyo rouvre une fenêtre sur le passé. Munich, 1938 et Munich, 1972. Dans les deux cas, impréparation, relents d’antisémitisme et soumission à l’agresseur

Septembre 1972, c’est la détente et c’est avant la guerre du Kippour et le choc pétrolier. Le conflit vietnamien s’achève et l’URSS de Brejnev se concentre sur des mouvements de libération qui risquent peu  de déclencher l’apocalypse nucléaire. La Palestine devient le mantra des révolutionnaires internationaux. Trois japonais, oui, des japonais, assassinent 26 personnes à l’aéroport de Tel Aviv au mois de mai.

La piraterie aérienne avait commencé  en septembre 70 avec le détournement par le FPLP de quatre avions sur un aéroport en Jordanie. Les organisations palestiniennes y étaient un  Etat dans l’Etat et on ne misait guère sur le roi. Mais Hussein avait repris la main au prix d’une répression qui fit 10 000 morts palestiniens. Les survivants avaient fui au Liban où le Fatah créa Septembre Noir, qui cibla des Israéliens pour se venger des massacres commis par des Jordaniens….

Dans ce contexte, l’impréparation sécuritaire à Munich est stupéfiante. Les terroristes entrèrent dans le village olympique avec les kalachnikovs dans leurs sacs. La riposte allemande fut du même acabit.   Quand les autorités donnèrent l’ordre d’assaut, alors que les  hélicoptères attendaient d’amener les terroristes et leurs otages vers un pays arabe, des policiers décidèrent par vote de ne pas y participer. Les snipers venaient d’être amenés en panique d’un club de tir et leur matériel était inadéquat. Le pacifisme faisait des ravages en Allemagne de l’Ouest alors que l’Allemagne de l’Est entrainait les terroristes.

Les Jeux de Munich devaient acter la rédemption allemande, mais l’antisémitisme n’avait pas disparu et il y en avait dans le CIO, le Comité Olympique International. Le chancelier, Willi Brandt, était un antinazi impeccable et un Prix Nobel de la Paix. Mais l’une des photographes officielles s’appelait Leni Riefenstahl. En 1936, aux Jeux de Berlin, elle avait réalisé le film les «Dieux du Stade», médaille d’or du CIO, instrument de propagande nazie aussi grandiloquent qu’efficace. On sait que des néo-nazis ont aidé les terroristes Palestiniens dans leurs repérages. C’était la reprise de la vieille alliance avec le mufti de Jérusalem…

Et puis, en 1972, le Président du CIO, était Avery Brundage, self made man  antisémite, l’homme qui, déjà avant guerre  à la tête du Comité Olympique américain s’était opposé au boycott des Jeux de Berlin et admirait Hitler pour son sens de l’ordre, l’homme qui laissa sa succession à un grand admirateur de Franco, Juan Antonio Samaranch, et qui parla de l’olympisme au lendemain de l’attentat sans même mentionner les athlètes israéliens.

Deux mois après le massacre de Munich, un commando s’empara d’un avion de la Lufthansa et exigea la libération des trois survivants palestiniens. Aussitôt demandé, aussitôt fait. Tout indique que les autorités allemandes étaient de mèche: cela  les débarrassait de leurs encombrants prisonniers et réduisait le risque de représailles. La population allemande fut soulagée de leur départ, mais quelle soumission au terrorisme!

Plus tard, Giscard d’Estaing poursuivit les compromissions en refusant d’extrader Abou Daoud, le cerveau du massacre, vers Israël  ou l’Allemagne qui le réclamaient.

Golda Meir, elle, autorisa l’opération Zaam Hael, Colère de Dieu, pour liquider les organisateurs du massacre de Munich.

Se soumettre aux diktats du terrorisme, c’est, pour un bénéfice transitoire, entrer dans une spirale infernale face à des ennemis qui ne connaissent que le rapport de force et dont la virulence sera exacerbée. Dans une semaine,  le criminel RaÏssi deviendra Président de l’Iran. Y aura-t-il dans les pourparlers nucléaires de Vienne un troisième Munich ?

Richard Prasquier