Blog du Crif - "Monsieur Eric Zemmour, notre Panthéon n'est pas le même"

14 Octobre 2021 | 505 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité
"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

Pages

Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Le Crif souhaite un prompt rétablissement à Jean-Pierre Allali suite à son récent accident et espère le retrouver très vite en pleine forme.

Par Chloé Blum

Pages

Par Marc Knobel

 

Plutôt que d’écouter vos mélanges confus et honteux sur Pétain, je veux penser à nos héros de la résistance.

Monsieur Eric Zemmour, lorsque vous parlez de l’ex-Maréchal Philippe Pétain -qui a fait rentrer la France dans la voie honteuse de la collaboration, d’un Pétain qui couvrait de son silence la milice ainsi que les atrocités allemandes- vous feignez d’oublier qu’il a été frappé d’indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, peine commuée à la prison à perpétuité par le Général de Gaulle.

Vous n’auriez alors de cesse que de tenter d'absoudre Philippe Pétain de ses crimes imprescriptibles. Vous sortez alors la fable du sauvetage des Juifs Français. Selon vous, « 95% des juifs français » avaient été sauvés grâce à Pétain (ONPC, 4 octobre 2014.)

Et lorsqu’au tribunal, l’historien Laurent Joly vient rappeler l’évidence et vous fait magistralement la leçon d’histoire, à savoir que 24 000 juifs français ont été déportés -soit, près d’un tiers des 74.150 juifs déportés (16% de juifs français)- vous bottez en touche et vous feignez l’ignorance.    

« Ce n’est pas mon sujet, je ne l’ai pas étudié », « tout dépend si vous comptez les enfants des juifs étrangers », disiez-vous, (qui étaient français selon la loi de 1927). (Le Canard Enchaîné, 16 décembre 2020).

Plutôt que d’écouter vos mélanges étranges, je veux penser aux héros Juifs de la résistance. Celles et ceux qui ont voulu défendre l’honneur de la France.

 

Permettez-moi de rappeler la création du CRIF, en quelques mots.

Fin 1942 et au courant de l’année 1943, Jacques Helbronner, Président du Consistoire Central, Président de Section au Conseil d’Etat avait eu des contacts avec les dirigeants des organisations juives de diverses tendances, en vue de l’adoption d’un programme d’action commun. Après la dissolution du « Comité de Coordination des Œuvres Sociales » et la création, imposée par le Gouvernement collaborationniste de Vichy, de l’UGIF, l’idée était dans l’air de créer autre chose.

D’autant plus que l’Occupant nazi et les collaborateurs, lorsqu’ils pourchassaient les Juifs, ne faisaient aucune différence/aucune distinction entre Juifs Français et Juifs immigrés/étrangers. Dans ces conditions, il paraissait évident que, cimentée dans les combats de la Résistance, l’union se fit entre les Juifs, qu’elles que fussent leur origine et leurs tendances politiques.

Depuis le début de la guerre avait été créé auprès de la Fédération des Sociétés juives de France un Comité de Coordination de toutes les organisations juives non communistes. A la suite de négociations avec l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) de tendance communiste et de son adhésion à ce Comité de Coordination, ce dernier devint en juillet 1943, le Comité Général de Défense Juive (CGDJ).

Joseph Fisher, à l’époque membre du Comité Central de la Fédération des Sociétés Juives (FSJ) et Secrétaire général de l’Organisation Sioniste Unifiée, avait élaboré un projet de création de la représentation juive de France qu’il fit approuver par la Comité directeur de l’Organisation Sioniste et la FSJ.

Ce projet fut ensuite présenté au Consistoire Central. Le Consistoire propose alors des modifications importantes. De ces discussions et délibérations est finalement sortie la charte du CRIF, en tant qu’émanation de la résistance juive.

Certains membres fondateurs du Crif ont été déportés. D’autres ont été fusillés par la Gestapo.

Le Crif s’est réuni pour la première fois à Lyon, quelques jours après la libération de la ville, le 5 septembre 1944, sous la présidence de Léon Meiss. Les statuts du CRIF ont été déposés à la Préfecture de la Seine, le 11 octobre 1944, par son Secrétaire, Joseph Fischer, en même temps que l’on faisait connaître les noms des membres du bureau.

Dès la Libération, le Crif entreprend une œuvre importante (1944-1947) afin d’effacer la législation et les conséquences des spoliations organisées par les Nazis et Vichy.

Le Crif entreprend de faciliter aux spoliés la restitution de leurs biens et la sanction des administrateurs provisoires.

Le Crif entreprend de contrôler la distribution de meubles aux spoliés nécessiteux.

Le Crif participe à la constitution de l’Association des intellectuels spoliés.

Le Crif s’occupent des indemnités au titre des dommages de guerre, des biens en déshérence, des déclarations de décès, des Juifs apatrides, de pourvoir une assistance judiciaire aux immigrés clandestins qui étaient arrêtés.

Une Commission des déportés est créée par le Crif et peu de temps après la libération des camps, le Crif appelle à l’attention du gouvernement français sur la situation tragique des quelques 100 000 juifs restant encore dans les camps en Allemagne.

Enfin, l’œuvre des orphelins israélites de la Guerre, qui avait été créée au cours de la 1ère Guerre mondiale, est reconstituée.

...

Finalement, Monsieur Eric Zemmour, votre Panthéon est bien différent de celui du Crif. Le Panthéon du Crif est fait d’une histoire noble et généreuse, celle de l'amour de la France. Celle de l’œuvre de résistance juive à l’Occupant nazi et de la reconstruction de la communauté juive, après-guerre.