Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Blog du Crif - Les Juifs de New-York, première communauté juive de la diaspora

18 Juin 2021 | 726 vue(s)
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Actualité

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

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Avec 1,6 millions de Juifs, New York abrite en 2021 la première communauté juive de la diaspora et, de fait, le centre névralgique et idéologique du judaïsme mondial. Toutes les grandes organisations juives internationales y ont leur siège ou y sont fortement représentées.

Des Juifs vivaient déjà à New York avant même que la ville ne porte ce nom. Et, surtout, c’est à New York que l’on rencontre la plus grande variété de Juifs, des orthodoxes aux libéraux en passant par les Budjews, des Juifs qui pratiquent le bouddhisme. Certains aiment dire que New York est la « Jérusalem du Nouveau Monde ».

"Vivent ici, dit Corinne Levitt, l’une des meilleures spécialistes de la question, des Américains juifs et des Juifs américains". Les premiers vivent aux États-Unis depuis plusieurs générations et sont profondément américanisés. Les seconds, arrivés plus récemment, ont conservé les mœurs de leur terre d’origine.

Certains sont français d’autres viennent d’Israël (150 000 à New York), d’Allemagne, de Pologne, de l’empire austro-hongrois, de Russie ou d’ailleurs. Ils sont de nationalité américaine ou sur le point de l’être. Pour le sociologue Michel Maffesoli, ils font partie des « tribus urbaines ».

 

Vingt-trois. Ils étaient vingt-trois, les premiers Juifs à avoir mis les pieds à New York. C’était en 1654 et la ville s’appelait alors Nouvelle-Amsterdam. Débarqués d’un navire, le Saint-Charles, ils sont très mal accueillis par le gouverneur, Peter Stuyvesant qui n’hésite pas à les qualifier de « race fourbe » et de « blasphémateurs et ennemis du Christ ». Menacés d’expulsion dès 1655, victimes de mesures vexatoires et de limitation d’activités, ces premiers Juifs font faire le gros dos et il faudra attendre la conquête anglaise en 1664 pour pouvoir se sentir un peu plus libres. Toutefois, comme la « Charter of Liberties » promulguée en 1683 n’autorisait que les Chrétiens à pratiquer leur religion en public, la première synagogue new-yorkaise, Shearit Israel, ne voit le jour qu’en 1729.

Entre 1654 et 1820, la communauté juive, certains préfèrent dire la « société juive » va se construire peu à peu. En 1820, il y a 60 000 Juifs à New York.

1821 marque un événement notable, une première : un Juif, Mordechaï Manuel Noah, membre du parti démocrate, est élu High Sheriff de New York. Il sera plus tard consul à Tunis.

Dans l’ensemble, à cette époque, les Juifs pratiquent le commerce, derrière un comptoir ou à cheval à travers les campagnes. Leur spécialité, c’est l’achat et la vente de biens en tous genres.

Entre 1870 et 1920, le nombre de Juifs va croître de manière exponentielle. Ils sont 4% de la population en 1870 et passent à 29% cinquante ans plus tard. Le commerce n’est plus leur préoccupation principale même si beaucoup se lancent dans le porte-à-porte. Les voilà qui s’impliquent dans l’industrie vestimentaire, la fabrication du verre, la confection de cigares. En 1930, la moitié des médecins, des dentistes, des avocats et des instituteurs new-yorkais sont juifs. En 1930 aussi, on voit un Juif d’origine italienne, Fiorello La Guardia, être élu maire de la ville.

Les Juifs s’impliquent désormais fortement en politique et dans le combat syndical. Ils sont très nombreux au sein des sections du parti socialiste à Manhattan et dans le Bronx et, dans les années 30, 40% des membres du Communist Party of the USA sont juifs. On parle à présent ouvertement d’un « vote juif ».

La vie juive s’organise, les synagogues se construisent et, désormais, les Juifs disposent d’un quotidien, le Forward.

D’un point de vue religieux, les Juifs de New York se répartissent entre Orthodoxes (14%), Réformés (34%), Conservateurs et Reconstructionnistes (1%). Il existe également à Harlem une congrégation de Juifs noirs, l’Ethiopian Hebrew Congregation, qui compte deux mille membres.

Mon image

Vue de la Central Synagogue, à New York

 

En 1972, pour la première fois, une femme, Sally Preisand, a été ordonnée rabbin. Le mouvement réformé s’est largement ouvert aux homosexuels et il existe en son sein des rabbins homosexuels.

Quant au hassidisme, on peut considérer que New York est la ville au monde où vivent le plus grand nombre de sectes hassidiques, formant de véritables enclaves : loubavitchs, satmars, bobovers…

Bien que les Juifs de New York se soient très tôt investis dans l’action sociale et l’aide aux défavorisés, devenant notamment les plus fervents partisans de la discrimination positive (Affirmative Action), on constate depuis quelques années un refroidissement des relations avec la communauté noire.

Enfin, dans le domaine des arts et de la culture, la contribution des Juifs de New York est exceptionnelle.

Malgré les aléas dus à l’évolution de la situation internationale et du conflit israélo-arabe, nul doute que les « enfants de Woody Allen » vivent heureux, en 2021, dans la « Goldene Medine » et que, tout compte fait, à New York, « Jewish is beautiful ».

Jean-Pierre Allali