Philippe Meyer

Président du B'nai B'rith France

Blog du Crif - De quoi l’antisémitisme identitaire est-il le nom ?

23 Février 2021 | 172 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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Actualité

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Laura Melul est l'auteur du blog culinaire L'arène des papilles. Écoutant son coeur et sa passion pour la cuisine, Laura a choisi d’opérer une reconversion professionnelle, après 13 ans dans la finance de marché. Découvrez quelques-unes de ces savoureuses recettes à l'occasion des fêtes !

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Opinion

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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On assiste à une montée inquiétante de mouvements extrémistes identitaires de tous bords qui sont les dommages collatéraux des fractures de nos sociétés basées sur les peurs, le rejet de l’autre et la montée des haines. 

En découle la volonté terrifiante et paranoïaque de certains de se regrouper en clans homogènes autour d’origines ou de spécificités culturelles, pour lesquels celui qui n’en fait pas partie est un ennemi. Et finalement, ces dérives dangereuses se traduisent par un rejet de ce qui fait notre socle commun, c’est-à-dire nos valeurs démocratiques et républicaines. 

Ces groupuscules identitaires font des Juifs une cible prioritaire pour ce qu’ils représentent à leurs yeux : les porteurs et les défenseurs de ces valeurs de la République.

Pour les uns, les Juifs sont les oppresseurs des palestiniens et par là, les symboles voire les complices du colonialiste blanc qu’il faut combattre. On l’a vu avec les mouvements identitaires d’extrême gauche lors de manifestations à Paris où certains avaient crié mort aux juifs. 

Pour les autres, les Juifs sont étrangers à l’identité pure et nationaliste qu’ils veulent imposer comme modèle à notre société. On le voit avec le mouvement d’extrême droite Génération identitaire dont un porte-parole expliquait que les juifs devaient être « réimmigrés », c’est-à-dire sortis de France.

Cet antisémitisme identitaire fait converger les formes de haine anti-juive d’extrême-droite et d’extrême-gauche de ces dernières années. Il se répand dans les différentes strates de la société, jusque dans les lieux de savoir et de culture comme nombre de nos universités de plus en plus infiltrées par ces mouvances identitaires qui en font leurs théâtres d’influence privilégiés pour investir l’avenir. 

Si, sur bien des points, tout les oppose, ces extrémistes identitaires ont en commun le rejet des Juifs et de la République, et constituent in fine une menace majeure pour la cohésion et l’avenir de la société. 

C’est pourquoi ils doivent être combattus partout avec force et détermination.

C’est pourquoi ils n’ont pas leur place dans la République. 

C’est pourquoi le débat actuel sur la dissolution de certains de ces groupuscules est légitime et justifié. 

 

Philippe Meyer