Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Nous sommes les voix des morts : Les derniers déportés témoignent, par Jean-Marie Montali

12 Novembre 2020 | 126 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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Actualité

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Laura Melul est l'auteur du blog culinaire L'arène des papilles. Écoutant son coeur et sa passion pour la cuisine, Laura a choisi d’opérer une reconversion professionnelle, après 13 ans dans la finance de marché. Découvrez quelques-unes de ces savoureuses recettes à l'occasion des fêtes !

Le 30 novembre, l’État d’Israël et les communautés juives du monde entier commémorent la Journée dédiée au souvenir de l'expulsion des Juifs des pays arabes et de l’Iran. A cette occasion, nous vous proposons la lecture de ce texte de Jean-Pierre Allali, vice-président de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries).

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Nous sommes les voix des morts : Les derniers déportés témoignent, par Jean-Marie Montali (*)

 

Voici un livre véritablement magnifique ! L’auteur, grand reporter, auteur et réalisateur a été directeur exécutif de la rédaction du Figaro Magazine et directeur adjoint des rédactions du Parisien et d’Aujourd’hui en France.

En Israël, il est allé à la rencontre des derniers survivants de la Shoah et nous livre leur précieux témoignage. Afin que nul n’oublie et que les jeunes ne puissent pas dire : « Je ne savais pas ! ». D’entrée de jeu, Jean-Marie Montali tient à préciser : « Je ne suis pas juif. Je ne suis pas historien. Je suis journaliste ».

Chaque récit est accompagné de précisions historiques qui permettent de bien situer le cadre dans lequel se déroule le drame qui est rapporté.

En tout, dix histoires extraordinaires, dix destinées hors du commun. Voici, tout d’abord, en Hongrie, « Le miraculé du Danube », Reinhardt Tibor, désormais Raphaël Bar-Lev, Tibi devenu Raphi, né le 21 avril 1930. 700 000 Juifs vivaient alors en Hongrie, un pays qui sera occupé par la Wehrmacht et où Adolf Eichmann se rendra en mars 1944 pour mettre en pratique la ‘solution finale ». Ses parents, Alexandre et Rachel et son frère aîné Youri ont été assassinés dans les camps de la mort. Seule sa sœur Eva en réchappera. Tibi et Eva choisiront après la Guerre d’aller vivre en terre d’Israël où Raphaël deviendra menuisier.

Trois des récits concernent la Pologne avec « La petite fille de la forêt », « Anne Frank à Bergen-Belsen » et «  L’enfant qui dessinait sa vie ». La petite fille de la forêt, c’est Esther Lieber, fille d’Éliézer , massacré le 4 octobre 1942 par ceux que l’auteur désigne comme des « hommes-bêtes ». Cela se passait à Ulanów, ville rurale du sud-est du pays. Pendant des mois, Esther, alors âgée de six ans,  vivra cachée dans la forêt. Elle sera recueillie par une paysanne, Milka. L’enfant qui dessinait sa vie, Rita Kasimow, fille de Nathan et de Masha, est née à Turmont dans la Lituanie polonaise que les Allemands envahiront en été 1941. Très attirée par le dessin, elle deviendra artiste-peintre en Israël. Pour sa part, Myriam Harel, née Goldberg, fille de Gabriel, juge rabbinique et de Sarah, née à Lódź le 10 novembre 1924, était l’amie d’Anne Frank. Myriam sera déportée dans les camps où toute sa famille, à l’exception de sa sœur Paula, périra.

Nous voici en Roumanie avec trois autres témoignages : « La petite fille aux pieds nus », « Les martyrs de Iaşi » et « 52719 ».

La petite fille aux pieds nus, c’est Sophie Leibovitz, native de Suceava, fille d’Yitzhak et de Malka. En septembre 1940, le général Ion Antonescu, antisémite forcené qui a obligé le roi Carol II a abdiquer et à quitter le pays, devient le « Conducåtor », sorte de « Führer » ou encore de « Pétain » roumain. Déportés, les Leibovitz deviendront de la « munca obligatoria », des esclaves corvéables à merci. Le typhus emportera les parents de Sophie qui laissent alors quatre enfants désemparés. Après plisieurs années de cauchemar, Sarah, ses deux frères et sa sœur, échapperont à la mort.

La tragédie des martyrs de Iaşi renvoie à Hia Kaspi, fille de Nahman et Léa, parents de sept enfants dans une ville où vivaient alors 45 000 Juifs et où un terrible pogrom fera quelque quinze mille victimes.

Quant à « 52719 », ce fut le matricule de Laszlo Lazar, fils de Jenö et Rosalia, né le 25 janvier 1930 à Oradea Mare, 100 000 habitants dont 30% de Juifs. Les Lazar seront déportés à Auschwitz-Birkenau puis à Buchenwald.

On se rend aussi en Ukraine, à la rencontre de Sophie Gruzmann dont la vie, éparpillée en morceaux fut, selon ses dires, un véritable puzzle. Fille de Mosché et Esther, elle naquit à Kiev le 13 mars 1939. Sophie évoque avec émotion le massacre de Babi Yar : 34 000 Juifs ukrainiens assassinés. 

Nous voici également en Lituanie avec « L’âme morte de Buchenwald », Moshé Kravitz, fils de David et Louba, né le 21 mai 1931 à Kaunas. Le petit Moshe sera déporté avec ses parents au camp du Stutthoff, près de Dantzig puis à Dachau et Buchenwald. Quand il est délivré par les Américains, il ne pèse que 28 kilos. La majeure partie des Juifs de Lituanie a été exterminée par les nazis. 

Enfin, en France, l’auteur a rencontré Gérald Finaly qui, avec son frère, Robert, vécut une épopée que l’Histoire a retenue sous le nom d’ « Affaire Finaly ». 

Superbe ! .À découvrir sans tarder.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions du Cherche Midi. Avril 2020. 240 pages. 17, 80 €.