Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - L'autre héritage de 68, de Malka Marcovich

25 Avril 2018 | 145 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
|
23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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L'autre héritage de 68 - La face cachée de la révolution sexuelle* de Malka Marcovich

Il y a deux ans, nous proposions à nos lecteurs, à cette même place, une recension de l’ouvrage de Malka Marcovich (1), « Les bus de la honte », une plongée terrifiante dans le monde qui montre la banalité du mal antisémite avec le rôle des autobus parisiens dans la déportation des Juifs de France au temps maudit de l’Occupation.

C’est un tout autre sujet que Malka Marcovich nous offre avec sa nouvelle étude. Alors que l’on célèbre bientôt le cinquantenaire des événements de Mai 68, l’auteur examine en profondeur mais sans condescendance, les aspects de a véritable explosion sexuelle qui se fit jour à l’occasion de la révolte étudiante.

Avant d’en venir à ce fameux moi de mai, Malka Marcovich remonte loin dans le temps, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un retour en arrière très nostalgique avec Jacques Hélian et son orchestre, Luis Mariano et Georges Guétary ou encore André Dassary à qui, nous rappelle l’auteur, on devait le succès de « Maréchal nous voilà ! » en 1941. Le film « Les enfants du paradis » de Marcel Carné, tourné pendant l’Occupation avec, pour héroïne, Arletty, est projeté en salles le 16 mars 1945 tandis que Lina Margy entonne « Les cigognes sont de retour » qui célèbre la libération de l’Alsace. Le baby-boom n’est pas loin et la libération de la femme pointe le bout de son nez. En 1947, Germaine Poinso-Chapuis est nommée ministre de la Santé publique et de la Population. Il faudra attendre Simone Veil, en 1974, pour voir une femme accéder à nouveau à un tel poste de responsabilité.

En 1947, toujours, Charles Trenet chante sa « Douce France » tandis que Bourvil enfourche sa bicyclette et que Jean Robic remporte le Tour de France. Á Saint-Germain-des-Prés, on swingue très fort. Sartre et De Beauvoir reçoivent leurs amis et leurs fans au Café de Flore.

La France, incontestablement, au début des années soixante, a besoin de se repeupler, mais les femmes ont littéralement la peur au ventre. Les avortements se font dans des conditions d’hygiène déplorables. Cela n’empêche pas Yvonne De Gaulle d’inaugurer le paquebot France en 1962.

1967 : c’est le temps de la Guerre des Six Jours, de la famine génocidaire au Biafra, de la mort du Che et du « Vive le Québec libre » du général.

1968 : « Même si la majorité des témoins n’ont pas activement participé aux événements de Mai 68, un véritable tsunami culturel allait  balayer le pays ».

Par le biais de témoignages édifiants, Malka Marcovich nous montre comment mai 68 a été à l’origine d’une libération sans précédent des mœurs, ce qui entraînera, hélas, des abus, un « nouveau désordre amoureux » et même le « grand bazar ». Un chapitre de l’ouvrage s’intitule « De la pornographie et de la prostitution ».

Le 17 janvier 1975, débute l’année internationale des femmes décrétée par l’ONU. Cette année-là, la loi Veil est adoptée.
1981. Le Grand Soir. Mitterrand est président

1982 : dépénalisation de l’homosexualité en France. La lutte contre le sida se fait au grand jour.

En 1988, Tracy Chapman, chantait : Tous les démons restent sur nos chemins ». Une situation toujours actuelle. Et l’auteure de conclure : « Nous, petits frères et sœurs des baby-boomers, vieillissons également. Nos cheveux grisonnent, nos corps se transforment avec l’âge. Il est temps de se demander quel type de vielles femmes et de vieux hommes nous souhaitons devenir. Tant de combat sont encore à mener…Nous n’avons plus le droit de nous taire ». Il était une fois, mai 68.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Albin Michel. Janvier 2018. 218 pages, 18 euros.

(1) En collaboration avec Jean-Marie Dubois. Éditions Tallandier, 2016.Voir la Newsletter du 24 mai 2016.