Billet de Blog : " Nulle terre française ne portera plus d’esclave "

10 Mai 2016 | 56 vue(s)
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Actualité

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Sur la peau de l’Homme asservi, de par sa couleur de peau, pour le simple fait qu’ils fussent noirs et que l’Homme soit devenu ainsi comme un bétail dont les sales négriers pouvaient avoir droit de vie et de mort… Les esclaves étaient entassés justement comme du bétail, ils étaient inspectés comme on inspecterait des animaux dans une foire, minutieusement. Ils pouvaient être marqués au fer rouge, comme on marquerait des bêtes. Puis, ils étaient enchaînés, deux à deux, alignés pour en caser le plus possible et c’est ainsi qu’ils effectuaient la longue traversée, le voyage sans fin. Ils étaient nus dans les cales et dans le froid pour éviter la vermine et réduire le taux de mortalité, probablement dû au scorbut. Malgré le temps, nous pouvons imaginer la peur de ces gens, la souffrance, les visages qui pleuraient.
 

A l’arrivée en Amérique, aux Caraïbes ou dans l’Océan indien, ils étaient vendus par lots et/ou séparément, comme on vendrait des objets de foire et par l’article 44 du Code Noir, le roi de France (Louis quatorze), « statuant et ordonnant par tous les peuples que la divine providence a mis sous son obéissance » déclarait… « Les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté », comme du cheptel, comme de simples balais, dont les négriers avaient droit de vie et de mort. Une infamie si répandue que Voltaire, lui-même, écrira…  « Les blancs sont supérieurs à ces nègres, comme les nègres le sont aux singes »…

Le « nègre » d’Amérique, que l’on pouvait encore fouetter et qui devait « crever » si jamais l’envie lui prenait de s’enfuir au loin, très loin vers la liberté. Les esclaves, ces suppliciés, ces condamnés qui ne pouvaient plus rien espérer si ce n’est leur condamnation à mort.

Abraham Lincoln avait eu cette clairvoyance et cette intelligence, en déclarant que  « lorsque l’Homme s’habitue à voir les autres porter les chaînes de l’esclavage, c’est qu’ils acceptent lui-même un jour de les porter. » Mais, « à l’instant où l’esclave décide qu’il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent », comme en réponse de Gandhi.

En France, c’est à la lutte contre l’esclavage et à la réforme du régime colonial qu’il consacra l’essentiel de ses activités. Il avait pour nom Victor Schœlcher. Schœlcher proclamera enfin : « Nulle terre française ne portera plus d’esclave ».
 

Son engagement le plus connu est donc son combat pour l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, intervenue en 1848 à la faveur de la Révolution de février et de l’instauration d’un gouvernement républicain. Il voyagea et publia beaucoup, analysant notamment les sociétés coloniales des Caraïbes, le système esclavagiste, les phénomènes de résistance des esclaves.
 

En ces journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition, nous voulons nous souvenir des chaînes quo ont été brisées et de notre Humanité commune enfin retrouvée.