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Publié le 28 Août 2015

Steve Maman, l’« Oskar Schindler juif »

Ce canadien d’origine marocaine a libéré 128 femmes et filles Yézidis de l’enfer, réduites en esclavage par Daesh.

Propos recueillis par Aline Le Bail-Kremer, entretien publié dans l'Arche le 26 août 2015
Surnommé par The Algemeiner, l’« Oskar Schindler juif », ce canadien d’origine marocaine est en haut d’une vague médiatique : il dit avoir libéré 128 femmes et filles Yézidis de l’enfer, réduites en esclavage par les membres de l’Etat Islamique. Violées, battues, vendues comme des marchandises, y compris des petites filles, ces captives vivent l’horreur, soumises à la violence sidérante d’un système barbare, pensé, organisé ayant vocation à s’étendre, et nous le savons. La crise humanitaire du peuple yézidi, abandonné, est extrême : les réfugiés, traumatisés, vivent dans des conditions atroces et implorent l’action des ONG internationales qui peinent à leur venir en aide. Un soir, devant son ordinateur, Steve Maman raconte qu’il découvre les photos d’enfants emprisonnés dans une cage après avoir visionné La liste de Schindler .
Ce vendeur de voitures de collection adepte d’un 'Never Again' concret, décide alors d’agir. Son projet est initié à la fin de l’année 2014 avec un principe logique : puisque des êtres humains sont vendus et revendus, il faut négocier leur relâche sur zone pour les libérer de leur geôliers djihadistes et s’appuyer pour ce faire sur une constellation de têtes de réseaux locaux, qu’il nomme les « courtiers », aux motivations diverses mais qui risquent gros. Il finit par créer une association en juin dernier pour lever des fonds, les siens propres ne suffisant plus, la CYCI (Libération of Christian and Yazidi Children of Iraq)...
L’Arche : Vous expliquez avoir pu sortir d’ores et déjà de l’enfer 128 jeunes femmes. Avez-vous eu des nouvelles d’elles, de leur liberté retrouvée ?
Steve Maman : Certaines ont quitté l’Irak vers l’Allemagne. Mais la majorité est retournée et restée depuis dans leur village...
De nouvelles prisonnières ont-elles été libérées depuis votre médiatisation internationale ? 
Mon équipe s’est rendue récemment à Ramadi, mais je n’ai pas eu de contacts avec eux ces derniers jours. La libération d’une famille y était organisée. J’attends avec impatience de savoir le résultat de l’opération... Lire l'intégralité