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Publié le 17 Décembre 2015

"Le populisme, démon ou moteur des démocraties"

Un colloque organisé ce 17 décembre par l’IPSE en partenariat avec la Revue civique et Opinion Internationale.

Publié sur Opinion Internationale le 17 décembre 2015
 
Front National, Jobbik (Hongrie), Pegida (Allemagne)… D’ouest en est, on déplore la montée des mouvements dits « populistes » en Europe. Faisant appel au « ras-le-bol » de l’électorat, à ses émotions plutôt qu’à sa réflexion, leur progression désempare la classe politique et semble difficile à contrôler. Mais au fait, qu’est-ce que le « populisme » ? Démon mais aussi parfois moteur des démocraties, le populisme recouvre d’un continent à l’autre des réalités très différentes... Luis Alejandro Avila Gomez, responsable du Programme Amériques de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) et organisateur du colloque « Populisme ! Regards croisés en Europe et en Amérique latine » organisé ce jeudi 17 décembre 2015 à l’IPSE, en partenariat avec la Revue civique et Opinion Internationale, évoque ce sujet :
 
Comment distingueriez-vous le populisme latino-américain du populisme européen ?
 
Le populisme n’est en soit ni un bon ni un mauvais concept, il a pour caractéristique d’être approprié par toutes sortes d’idéologies, quel que soit le bord politique d’où elles sont issues. En Amérique latine, le populisme est vécu comme un processus de rupture avec l’ « establishment » : là-bas, les gouvernements populistes cherchent à créer des nouveaux espaces de solidarité régionale, qui émergent grâce à l’ALBA-TCP, l’UNASUR, PétroCaribe, ou à un redimensionnement du MERCOSUR… Tandis que la dynamique européenne du populisme est majoritairement concentrée à la droite du spectre politique. Elle remet en question les processus d’intégration supranationale comme l’Union Européenne.
 
En Amérique latine, le populisme a permis parfois de sortir de régimes dictatoriaux. Peut-il y avoir un « bon populisme » ?
 
Face à l’échec du néolibéralisme en Amérique Latine, exemplifié par le « miracle chilien » sous Pinochet et vendu par M. Friedman et les Chicago boys comme une source de progrès, les conditions pour une interpellation des masses ont été réunies, propices à l’ascension de gouvernements populistes de gauche. L’inquiétude essentielle aujourd’hui consiste dans l’importance et la grande variété des revendications populaires. Le défi, c’est de trouver une voie qui permette d’intégrer toutes ces demandes au sein d’un même projet. Tenter d’intégrer toutes les revendications, même celles auxquelles on ne s’était pas attendu, voilà à quoi un « bon populisme » devra s’appliquer. Le populisme relèverait alors par la même occasion le défi d’un discours politique qui articule toutes les différences... Lire l'intégralité.