- English
- Français
C’est en présence de nombreux jeunes, ceux de l’Hachomer et du Bnei Akiva essentiellement, et de parents que le Grand Rabbin a ouvert le cours sur le thème « Exemplarité de Jérusalem, capitale biblique ».
Après avoir remercié les deux jeunes cadres de l’Hachomer Hatzaïr qui l’ont accueilli avec un petit discours, Gilles Bernheim a commencé son propos.
Dans une introduction consacrée au Yom Halimoud, il a rappelé que l’étude est le propre du peuple juif ; il a ainsi mis l’accent sur le fait que la tradition recommande de ne pas étudier seul, car il est nécessaire d’avoir une contradiction et parce qu’étudier doit être un enrichissement mutuel.
Passant au thème central de son cours, le Grand Rabbin a fait observer que dans la tradition rabbinique Jérusalem n’est pas appelée « birah » - capitale en hébreu- mais « ima » - mère en hébreu- ; en effet, si Jérusalem est la capitale du peuple juif au sens politique, elle en est sa ville mère au sens spirituel.
De ce fait, habiter une capitale procure certes des droits, mais génère des devoirs et obligations ; ainsi, les habitants de Jérusalem doivent se comporter dans un sens compatible avec la justice et l’hospitalité, être attentifs à l’étranger présent dans leurs murs.
À ce point, le Grand Rabbin s’est intéressé à l’architecture de Jérusalem et aux rôles joués par les murailles et les portes qui y sont présentes. En effet, c’est autour des portes que la justice y était rendue et les chambres destinées à accueillir les justiciables et les pèlerins étaient construites à même les murailles. À l’occasion des grandes fêtes, l’hébergement était offert.
Il a pointé la différence entre les cités grecques et romaines, où la justice était rendue au centre, et Jérusalem qui tentait de préserver la non-exposition des justiciables à l’ensemble de la cité.
Pour conclure ce résumé sur les très riches propos de Gilles Bernheim, deux points :
- la notion d’élection confère au peuple élu des privilèges, mais surtout des devoirs ;
- se comporter à Jérusalem ainsi que le prescrit la tradition rabbinique constitue une mitsvah tout aussi importante que le respect du shabbat ou des règles de la casherout.
Le cours s’est achevé sur un échange entre les jeunes et le Grand Rabbin.
Cette venue du Grand Rabbin de France dans les locaux d’un mouvement non religieux comme l’Hachomer Hatzaïr montre que les diverses manières de vivre le judaïsme sont complémentaires pour le dynamisme de notre communauté.
Ce moment constitue avant tout un formidable exemple pour la jeunesse : l’action militante ne peut être complète sans une base spirituelle sur les concepts que l’on défend, et la tradition a besoin des différentes manières de la vivre afin de se renouveler ; et il n’est point besoin d’être religieux pour étudier les textes de la tradition juive.
C’est un moment à renouveler...