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Publié le 3 Décembre 2015

Etiquetage des produits israéliens : Roger Cukierman écrit à Jean-Claude Junker Président de la Commission Européenne

Inquiétude du CRIF face à la récente directive de l'Union européenne qui fixe comme objectif, à ses 28 Etats membres, d'étiqueter certains produits fabriqués dans les implantations israéliennes de Cisjordanie qui ne sont pas reconnues par le droit international.

 
"Cette exigence d'étiquetage est une mesure spectaculairement discriminatoire "
Le Président du CRIF a adressé il y a quelques jours une lettre à Jean-Claude Juncker dans laquelle il exprime son incomprehension et son inquiétude face à cette discrimination.
 
"Je vous écris en tant que Président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France qui assure la représentation politique de la plus importante communauté juive d’Europe, et la troisième du monde après Israël et les Etats-Unis.
Il y a d’innombrables conflits territoriaux dans le monde, mais l'Union européenne (UE) a demandé aux Etats-membres un étiquetage spécifique pour les produits originaires de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et du plateau du Golan.
 
Cette exigence d’étiquetage est une mesure spectaculairement discriminatoire. 
En effet, nulle mesure de ce genre n'a été prise par l’Union européenne à l'encontre de produits en provenance d'autres régions du monde où il existe des contentieux territoriaux tels que le Tibet, le Sahara occidental ou la République turque de Chypre."
 
Comment expliquer cet ostracisme unique au monde si ce n’est que l’Etat d’Israël est traité par l’Union Européenne comme le « Juif des nations ». 
 
Faut-il rappeler que l’Europe fut pendant deux mille ans le continent où l’antisémitisme fit des ravages ? Après la fin du III° Reich, et après Nostra Aetate qui marqua la fin de l’antisémitisme de l’Eglise catholique et dont nous sommes heureux de célébrer le cinquantième anniversaire, on pouvait espérer la disparition de cette « bête immonde » qu’est l’antisémitisme.  
 
La décision d’un étiquetage spécifique pourrait peut-être se justifier si des décisions similaires étaient appliquées à d’autres pays. A défaut,  ne soyez pas surpris du soupçon sur les motivations conscientes ou inconscientes de cette mesure.
 
Je ne peux que vous exprimer mes plus vifs regrets pour cette décision qui me paraît compromettre gravement l’image de l’institution européenne.
 
J’ose vous suggérer la plus grande fermeté dans l’éventualité où l’application de votre décision donnerait lieu à des abus contre des produits israéliens ou casher, à des dérapages tels que des appels au boycott ou à toute action contre des Européens juifs.    
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à mes sentiments distingués. 
 
 
 
 
Roger Cukierman
Président