Actualités
|
Publié le 28 Mars 2019

Actualités des régions - Crif Auvergne-Rhône Alpes : "Faire ensemble pour vivre ensemble"

Le Crif Auvergne-Rhône Alpes a organisé une visite pédagogique du Musée National de l'Histoire de l'immigration et du Mémorial de la Shoah nous rappelant que la France est un projet commun

Dimanche 10 mars 2019, dans le cadre de son projet «Faire ensemble pour vivre ensemble » le Crif Auvergne Rhône-Alpes a organisé un déplacement à Paris pour visiter dans la même journée le Musée national de l’Histoire de l’immigration et le Mémorial de la Shoah.

Une délégation de 93 personnes, regroupant pour plus de la moitié des collégiens et lycéens d’origine sociale, culturelle et religieuse représentatifs de la société française, accompagnés de leurs parents ou enseignants se sont retrouvés aux premières heures de la matinée à la gare.

Mon image

La présidente du Crif ARA Nicole Bornstein, le vice-Président Hervé Sultan et la Secrétaire générale (professeur d’histoire) Sylvie Altar, ont conduit cette délégation et ont rejoint à Paris pour l'occasion  les membres de RPLR (Rassemblement  pour la Paix des Laïcs de la République)  et sa présidente Schéhérazade Zérouala.

Depuis la rentrée scolaire de septembre 2018, le Crif ARA propose un second volet au programme civique et éducatif mis en œuvre depuis l’an passé. En effet, fort de sa réussite et de l’enthousiasme des participants, jeunes et moins jeunes n’ont pas hésité à réitérer ensemble cette expérience citoyenne.

Après une première rencontre autour de la danse, les participants au programme se sont retrouvés au cours de cette journée de mars, volontairement choisie juste avant la semaine nationale de lutte contre le Racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, pour lors de cette visite, renforcer la vigilance et la responsabilité de chacun face aux dangers qui menacent notre société .

Cette journée soutenue par la DILCRAH a atteint ses objectifs comme en attestent les commentaires des participants qui ont pu échanger entre eux. De plus cette année, certains jeunes et adultes qui avaient participé au premier projet ont été ravis de se retrouver.

Ainsi, Thomas, Hugo, Léonore ... ont discuté avec Inès, Rachida, An’ichat ; Selma, Driss, Soraya ont rit avec Juliane, Alexis et Jennifer etc. La rencontre et les échanges ont été également possible grâce aux organisateurs qui ont organisés des groupes de visite mélangés.

Le Musée national de l’immigration a impressionné les participants, d’abord par le site qui est le palais des Colonies, construit à l’occasion de l’Exposition coloniale internationale de 1931.

Mon image

Dans une immense salle décorée de peintures et de couleurs nous avons été réunis pour une présentation générale du bâtiment et de notre visite. Puis, divisés en trois groupes nous avons suivi nos guides pour découvrir l’exposition permanente qui montre l’apport des immigrés dans le développement économique, les évolutions sociales et la vie culturelle de la France. Toutefois, il est regrettable que les guides n’aient pas ou peu traité des apports de l’immigration juive et de l’antisémitisme.

Mon image

Mais la diversité des supports et des objets exposés (livres, affiches, films, sculptures etc.) a permis à chacun de s’identifier à cette histoire française qui est la sienne.

L’après-midi a été consacré à la visite du Mémorial de la Shoah. L’entrée du bâtiment avec ses murs des noms a été pour certains un choc ; celui de lire le nom de Simone Veil, celui de lire le nom d’un parent ou d’un patronyme sans, pour certains, savoir que cela avait pu être possible. Le choc de voir ces 76 000 noms dont 11 000 enfants, déportés de France dans le cadre du plan nazi de la destruction des Juifs d’Europe, avec la collaboration du gouvernement de Vichy.

Mon image

À l'aide de vidéo, de documents d'archives, de photographies d'époque et de témoignages, l'exposition permanente retrace l'histoire diasporique et douloureuse des Juifs, victimes de l’antijudaïsme chrétien antique et médiéval, de l’antisémitisme racial du XIXe siècle et de toutes les formes de haine et de rejet jusqu’à son acmé - la Shoah. Dans la crypte du souvenir située sous le parvis se trouve une étoile de David en marbre noir qui représente le tombeau symbolique des six millions de Juifs assassinés sans sépulture, que la flamme éternelle qui brûle nous rappelle au souvenir. Les guides nous expliquent qu’ici les cendres des Juifs exterminés dans les centres de mise à mort et dans le Ghetto de Varsovie ont été ensevelies le 24 février 1957 mêlées à la terre d’Israël, conformément à la tradition. Puis juste à côté, pour la première fois les visiteurs touchent du doigt un des maillons du « processus génocidaire »   ( Raul Hilbert) en entrant dans cette enclave qui donne à voir « le fichier juif » établi par la police française entre 1941 et 1944.

Ensuite, l’histoire du ghetto de Varsovie, sa création et sa révolte a permis au plus jeunes de mettre en perspective la Shoah à l’échelle européenne.

Mon image

La visite s’est conclue sur deux temps particulièrement forts ; le Mémorial des enfants et la conclusion faite par Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah. Avec simplicité et clarté il s’est adressé à chacun pour rappeler que :

« le racisme et l’antisémitisme se combattent au quotidien, là où on est. Ce que nous savons de l’histoire des génocides, c’est que cela commence toujours par des mots et que le mécanisme a toujours était le même, il commence et il s’exprime dans la violence des mots pour désigner l’Autre. En effet, si on veut se débarrasser de l’Autre, il faut l’éliminer de la vie politique, de la vie sociale et économique. Et c’est plus facile d’assassiner quelqu’un qui n’existe plus dans la société. Donc, ne tolérez rien, ne laissez rien passer, même quand on est entre amis, quand on utilise des mots pour rigoler comme le mot "Juif" qui est utilisé pour insulter l’Autre même s’il n’est pas juif. C’est comme cela que les choses s’installent ! Et ce n’est pas parce qu’on est pas juif qu’on doit tolérer de se laisser traiter de "sale juif", et ce n’est parce qu’on est pas noir qu’on doit se laisser traiter de "sale noir". Il faut que vous soyez intolérants avec l’intolérance ! À l’école, sur les réseaux sociaux, dans votre vie de tous les jours ».

En passant le sas de sécurité à la fin de la journée et en s’arrêtant devant le Mur des Justes accolé à l’extérieur au Mémorial, les discussions et commentaires sont nombreux. Emma les yeux emplis d’émotion se penche vers sa camarade pour lui dire que cette visite l’a bouleversée. Confrontée à la réalité de la Shoah, elle a beaucoup plus appris que ses pendant ses cours d’Histoire dit-elle.  

En soirée, de retour à Lyon, la délégation aura retenu grâce à ce voyage hautement pédagogique qu’il faut sans cesse être vigilant et que l’Histoire de la France est un morceau de chaque histoire familiale, que la France est un projet commun.

Le prochain volet du programme « Faire ensemble pour le vivre ensemble» organiser par le Crif ARA nous amènera le dimanche 7 avril au Camp des Milles  où Alain Chouraqui, directeur du Mémorial, nous recevra pour la deuxième année consécutive.

Sylvie Altar, Secrétaire général du Crif Auvergne Rhône Alpes

Crédit Photos : Sylvie Altar

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance