Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – L’attentat contre l’Amia

25 July 2024 | 122 vue(s)
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Actualité

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 November 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 November 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Virginie Guedj-Bellaïche's picture
#JeNaiPasPeur
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14 October 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 October 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Olivier Rafowicz's picture
Tel Aviv sur Seine
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12 August 2015
Catégorie : Actualité

La ville blanche sera à l'honneur demain sur les berges de Paris Plage

Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents ont été grièvement blessés vendredi lorsque des extremistes israéliens ont mis le feu à leur maison en Cisjordanie.
Un acte abominable , Israel doit prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éliminer le terrorisme juif.
 

Iran's Ayatollahs were behind the bloody attack that hit the Jewish community center in Buenos Aires in 1994 that killed 84 and injured 230.

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Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Gil Taïeb's picture
Nous sommes debout
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03 April 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

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Buenos Aires, 18 juillet 2024, comme chaque année une sirène hurle dans la ville à 9h53 rappelant l’acte terroriste le plus grave de l’histoire du pays. Le 18 juillet 1994, un camion piégé avait provoqué 85 morts et 300 blessés. L’attentat visait le bâtiment de l’Amia, une organisation analogue au Fonds social juif unifié (FSJU) en France. C’était aussi, depuis la Shoah, le plus grand massacre de Juifs avant celui du 7 octobre 2023. Il est survenu quelques mois après la signature des accords d’Oslo, une période où la paix au Moyen-Orient semblait proche. Une preuve de plus que les terroristes n’agissent pas par désespoir mais avec un projet politique.
Cette année la cérémonie a une autre ampleur que d’habitude. C’est le 30ème anniversaire, le Président Javier Milei est au premier rang entouré de son gouvernement et des Présidents d’Uruguay et du Paraguay. On sait que la vérité sur l’attentat lui importe, des attentats faudrait-il dire, car celui qui avait frappé l’Ambassade d’Israël, en 1992 entraînant 29 morts n’a jamais été résolu non plus.

Il n’a pas manqué de malins, à l’époque, pour prétendre que c’étaient des Juifs qui, à l’instigation d’Israël et des États-Unis, avaient commis ces crimes pour pouvoir en accuser les musulmans, mais depuis trente ans tous les regards étaient tournés vers un seul commanditaire, l’Iran avec le Hezbollah comme opérateur. En avril 2024, pour la première fois, la Cour de cassation argentine a accusé l’Iran d’avoir perpétré un crime contre l’humanité ; en mai, il y a trois mois, la Cour interaméricaine des Droits de l’Homme a accusé la justice argentine d’avoir entravé la découverte de la vérité. Le Président de l’Amia n’a pas mâché ses mots : « trente ans que l'État argentin détourne le regard, accumulant retards et erreurs ».

Ces trente ans de faux fuyants méritent d’être rappelés, tant ils dévoilent un système politique démocratique mais dévoyé.

Entre 1989 et 1999, donc à l’époque de l’attentat, le Président était Carlos Menem, un péroniste de droite, ultra-libéral, bon vivant, proche des États-Unis, cherchant à apaiser les conflits plutôt que de les aiguiser, de façon à mieux mener des affaires personnelles pour lesquelles il a été à plusieurs reprises accusé et parfois condamné pour corruption, tout en restant protégé par son immunité parlementaire de sénateur. Musulman d’origine libanaise, converti au christianisme pour faciliter sa carrière politique, il fut le premier président argentin à visiter Israël. Ayant rompu un contrat nucléaire avec l’Iran, il a prétendu que le Hezbollah avait assassiné l’un de ses fils. D’un autre côté, parmi ses amis proches, il y avait un homme d’affaires syrien qui aurait acheté le camion piégé et qui était en lien avec des employés particulièrement suspects de l’Ambassade iranienne. Une machination s’organisa pour ne pas poursuivre cette piste. Elle impliquait le premier juge chargé de l’enquête et les services secrets argentins. Des années plus tard, des fonctionnaires furent condamnés pour obstruction à la justice. Menem, lui, fut relaxé. Il est difficile néanmoins d’imaginer qu’il n’ait pas interféré avec le processus judiciaire qui fut détourné et bloqué dès sa présidence. Le motif pourrait en être la corruption ou le désir de protéger ses amis plus que l’idéologie…

Nestor Kirchner est devenu président en 2003. C’était aussi un péroniste, mais de gauche et cette orientation s’est accentuée avec son épouse Cristina, qui lui a succédé de 2007 à 2015, et a de fait continué de diriger le pays de 2019 à 2023 en tant que vice-présidente de l’insignifiant Alberto Rodriguez, un homme qui se disait convaincu de la culpabilité de l’Iran dans l’attentat tant qu’il n’était pas président et qui, une fois qui le devint, prétendit qu’il n’y avait aucune preuve de cette culpabilité…

Entre 2015 à 2019, le Président Mauricio Macri ne parvint pas à sortir l’Argentine de son marasme économique et les péronistes, appelés justicialistes, reprirent le pouvoir. Macri est aujourd’hui, comme son cousin le maire de Buenos Aires, l’allié de Javier Milei, ce président atypique, ami d’Israël, qui fait subir à son pays une thérapie de choc aux résultats encore incertains.

De plus en plus engagée dans la mouvance antiimpérialiste, Cristina Kirchner, conseillée par le vénézuélien Hugo Chavez, chercha à renforcer les liens commerciaux avec l’Iran et à se débarrasser de cette épine du pied qu’était l’attentat contre l’Amia. Il en est résulté un protocole d’accord entre les deux pays (non ratifié ensuite par l’Iran et dénoncé par Macri), suivant lequel, entre autres, les interrogatoires s’effectueraient en Iran même avec une coopération des deux pays à la « recherche de la vérité ». On croit rêver en lisant que l’Iran était supposé aider à l’enquête !

Ce protocole brillant, dont le maître d’œuvre du côté argentin était le ministre des Affaires Étrangères Hector Timmerman, fils d’un militant juif célèbre, emprisonné à l’époque de la dictature, souleva l’indignation de la grande majorité des Juifs d’Argentine. Ils le prirent pour une trahison visant à exonérer les Iraniens suspects d’avoir organisé l’attentat, tels Ahmed Vahidi, aujourd’hui ministre de l’Intérieur d’Iran, un des hommes les plus puissants du pays, et à leur éviter les mandats d’arrêt internationaux émis par l’Interpol.

Cette accusation fut développée par le procureur Alberto Nisman, en charge du dossier de l’Amia, qui déposa plainte contre Cristina Kirchner pour avoir organisé l’impunité des Iraniens. La veille de son témoignage à la Chambre des Députés, alors que comme par hasard, les dix policiers chargés de sa sécurité ne sont pas à leur poste, il est retrouvé mort, une balle dans la tête. C’était en janvier 2015, il y aura bientôt dix ans. L’enquête a confirmé en 2017 qu’il s’agissait bien d’un assassinat et non d’un suicide comme les milieux proches de la présidente le prétendaient. En 2023 la Cour de cassation a annulé l’acquittement dont avait bénéficié Cristina Kirchner à ce sujet. Reste à voir si celle-ci, qui fait face en outre à plusieurs accusations de corruption, sera jugée, mais Nisman, qui était Juif, a bien été la 86ème victime de l’attentat contre l’Amia.

Pour comprendre ce fait invraisemblable que la mise en cause de l’Iran, qui paraissait évidente dès les premiers jours de l’attentat, ait pu être esquivée pendant trente ans, il faut tenir compte de trois caractéristiques de l’Argentine qu’on ne peut qu’esquisser ici.

  1. L’Argentine, qui fut longtemps considérée comme un pays de cocagne, et dont l’évolution économique aurait pu être aussi brillante que celle des États-Unis, a été la victime de ses dirigeants politiques. Même lorsqu’ils sont arrivés au pouvoir par la voie des urnes, ceux-ci ont très souvent choisi une politique de court terme et le péronisme est le symbole de ce système. Sous couvert de redistribution des richesses, il a affaibli le pays, il a renforcé le clientélisme, la corruption et la polarisation contre des boucs émissaires dont les États-Unis sont évidemment l’archétype. Qui s’oppose aux États-Unis s’oppose à Israël, et n’a pas de prévention contre une alliance avec le régime des mollahs iraniens, ennemi de l’un et de l’autre.
     
  2. Il existe en Amérique du Sud une très importante diaspora syro-libanaise. Une partie, notamment au Brésil, majoritairement chrétienne, est installée déjà depuis le XIXème siècle. Une autre partie est chiite. Un récent article de l’expert du FDD Emmanuelle Ottolenghi attire l’attention sur l’activisme de cette communauté au Brésil. Ces musulmans chiites sont volontiers installés dans des zones où circulent armes et trafics en tous genres, comme la triple frontière entre Argentine, Brésil et Paraguay. Ils sont un milieu de propagande privilégié pour le Hezbollah.
     
  3. L’Amérique latine et l’Argentine de Peron en particulier, a été la destination favorite des nazis en cavale après la guerre. Leur antisémitisme, leur négationnisme, leur totalitarisme se sont souvent colorés d’un agenda anti-impérialiste qui les a rendus très digestibles par certains militants ou dirigeants populistes. Pour ne parler que d’un récent passé, Chavez a eu longtemps pour proche conseiller, certains disent pour gourou, le nazi d’extrême gauche Norberto Ceresole et les Kirchner étaient liés à un activiste social bien connu en Argentine, Luis d’Elia, antisémite fanatique, négationniste et grand admirateur de l’Iran.

Ainsi se vérifie l’affinité potentielle d’une sensibilité sociale avec pouvoir charismatique totalitaire, anti-impérialisme et antisémitisme débridé.

Toute comparaison avec le chemin que suit aujourd’hui le Président du La France insoumise (LFI) n’engage que celui qui la fait…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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