Le billet de Nathalie Cohen-Beizermann - Cérémonie « Les Flammes » le 25 avril : des hommages très ciblés

02 May 2024 | 190 vue(s)
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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Le RAP est un style de musique, apparu dans les ghettos afroaméricains dans les années 1970, fondé sur la récitation chantée de textes souvent révoltés et radicaux, scandés sur un rythme répétitif et sur une trame musicale composite.

Il a émergé en France dans les années 80, et on se rappelle qu’en 2020, Freeze Corleone a fait passer dans ses chansons, des messages clairement antisémites, qui lui ont valu de nombreuses condamnations. Le rappeur avait déclaré entre autres : « j’arrive déterminé comme Hitler dans les années 30, ou tous les jours RAF (rien à foutre NDLR) de la Shoah ».
Rappelons-nous aussi de Médine, invité aux dernières universités d’été de Europe Écologie les Verts (EELV) alors qu’il ciblait directement les Juifs dans plusieurs de ses chansons.
Il avait interpelé l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés sur ses origines franco-gambiennes, Médine la décrivait comme une personne « dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l'extrême droite ». Le jeu de mots est « abject », avait tonné Clément Beaune, appelant La France Insoumise (LFI) et Marine Tondelier à « revenir à la raison » et à déprogrammer Médine. Mais c’était peine perdue.

 

Le 25 avril au Théâtre du Châtelet, s’est tenue la cérémonie des Flammes qui récompense les rappeurs français. Comme lors de la première édition en 2023,  c’est encore la chanteuse Aya Nakamura et le rappeur Gaeo qui ont remporté la flamme des artistes de l’année. La cérémonie était retransmise en direct sur W9 et sur Youtube. On y a retrouvé Medine qui a pris la parole pour rendre hommage à tous les enfants de Gaza morts sous les bombardements de l’armée israélienne. Quelle surprise aussi de voir l’activiste Assa Traoré remettre la flamme de l’engagement social et affirmer que « les personnes présentes étaient la voix vivante de ceux qui sont tombés, de ceux qui sont morts ».

Un oubli ?

La veille, le mercredi 24 avril, le rappeur iranien Toomai Salehi a été condamné à mort en Iran.
La nouvelle est tombée mercredi 24 avril 2024, occasionnant des réactions dans le monde entier, condamné à mort pour « corruption sur Terre » par le tribunal révolutionnaire d’Ispahan, ville du centre de l’Iran.
Sur la plateforme de streaming musical Spotify comme sur YouTube, son morceau le plus écouté est Soorakh Moosh (« Trou à rats »), sorti en 2021. Il y dénonce l’oppression mise en place par le régime iranien. En 2022, lorsque le mouvement de contestation Femme Vie Liberté prend forme, il fait partie des figures de la contestation. Dans une chanson début octobre, il appelle à la mobilisation pour une révolution,  se disant prêt à aller jusqu’à la mort. C’est au nom de cet engagement que les autorités iraniennes ont justifié sa condamnation à mort après une première arrestation en 2022 au cours de laquelle il avait déclaré avoir subi de nombreuses tortures durant sa détention.

Pas un mot à la cérémonie des Flammes. Toomai Salehi cochait pourtant toutes les cases pour recevoir un hommage : toutes les cases oui mais pas celle de parler de Gaza, pas celle de condamner Israël, pas celle de l’antisémitisme. Il appelle à la liberté pour les femmes iraniennes et pour son peuple tout entier, contre le régime des Mollahs. Donc qu’il pourrisse dans les prisons iraniennes et meure en silence.

Les flammes de l’antiracisme ont elles aussi rendue invisibles d’autres combats.

 

Nathalie Cohen-Beizermann, vice-Présidente du Crif  

 

 

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