Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Un parapluie pour monter jusqu’au ciel. Souvenirs de jeunesse, par Liliane Lurçat

27 June 2022 | 127 vue(s)
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Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Un parapluie pour monter jusqu’au ciel. Souvenirs de jeunesse, par Liliane Lurçat (*)

 

C’est l’histoire d’une vie juive. Celle de la mère de Pierre Lurçat, auteur d’ouvrages dont nous avons parlé dans ces colonnes. Il était une fois un Juif de Cracovie en Pologne et une Juive de Byalistok en Russie. Fuyant les pogromes qui ravageaient le judaïsme d’Europe centrale, ils se retrouvent tous deux en Palestine. Ils s’aimèrent, se marièrent à Jérusalem et eurent deux enfants, un garçon, Menahem qui, plus tard, deviendra Marcel, intégration à la France oblige, et une fille, Lipah, alias Lili et finalement Liliane, l’auteure. La vie difficile dans la Palestine mandataire amène la petite famille à choisir de rejoindre Paris en 1930. C’est là que naîtra Sami, le petit dernier.

Le père et la mère s’installent dans le 5ème arrondissement, changeant régulièrement d’adresse et s’échinant à trouver du travail. C’est à la rue de l’École Polytechnique que la petite Liliane observe la vitrine d’un marchand de parapluies. « Il y en a un tout petit ,ouvert. J’ai longtemps cru qu’avec ce petit parapluie-là, on pouvait monter jusqu’au ciel ». D’où le titre de cet ouvrage !

Le père est ouvrier dans le bâtiment et la mère fait les marchés où elle vend de la bonneterie. Ses clients l’appellent « Madame pas cher ».

À la maison on parle yiddish et quand les enfants ne sont pas sages, ils se font traiter de « Sthik fleish mit zwei augen » (Morceau de viande avec deux yeux)). Mais à l’école, avec les copains, Liliane et Marcel parlent français. Ce qui n’empêche pas l’antisémitisme de se développer. Hitler et le nazisme ne sont pas loin.

Puis vient le temps de la Guerre et de l’Occupation. Pour les Juifs, une période noire commence. Par chance, Liliane, qui, parce que née en Palestine, est une « British Subject », n’est pas astreinte au port de l’étoile jaune. Le père, lui, est arrêté : Drancy, Saint-Denis…quatre années de détention. Le reste de la famille se retrouvera dans un camp à Vittel.

La Libération, enfin. Le retour au bercail à Paris. Pour Liliane, c’est le bac puis le PCB et des études de sociologie  et de psychologie, la fréquentation des étudiants communistes, la vente de L’Huma à la criée, l’auto-stop et les virée dans des auberges de la jeunesse, un mariage avec un étudiant communiste, un enfant, Olivier, un divorce et un remariage.

Une vie. Émouvant et attachant.

Jean-Pierre Allali

(*) Auto-édition. Postface de Pierre Lurçat. Imprimé en Pologne