Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Je vous écris d’Auschwitz ; Les lettres retrouvées, présentées par Karen Taïeb

12 January 2022 | 186 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Gil Taïeb's picture
Nous sommes debout
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03 April 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pages

Je vous écris d’Auschwitz ; Les lettres retrouvées, présentées par Karen Taïeb (*)

 

Des milliers de livres ont été écrits sur la Shoah. Des centaines de films dans toutes les langues ont traité du sujet. Quelque quatre-vingt ans après les années sombres du nazisme qui ont entraîné la mort, dans des conditions épouvantables, de millions d’êtres humains dont six millions de Juifs, on pourrait penser que tout a été dit sur le sujet, qu’aucune zone d’ombre ne demeure. Et pourtant ! Grâce aux travaux de chercheurs opiniâtres, on continue de découvrir des éléments jusqu’ici demeurés dans l’ombre. Grâce à Karen Taïeb, responsable des Archives au Mémorial de la Shoah, le mystère de l’Opération « Lettres » est levé. La Brief-Aktion est désormais dévoilée. Le titre de l’ouvrage qui nous est proposé peut sembler déplacé mais il recouvre une invraisemblable réalité : oui, les déportés ont eu la possibilité d’écrire à leurs proches à partir des camps de la mort. « Oui, il y avait une correspondance entre les déportés d’Auschwitz et leur famille. La procédure autorisait même les réponses ».  C’est ainsi, par exemple, qu’en novembre 1943, l’épouse d’Isaak Golsztajn reçoit une lettre de son mari, arrêté et déporté quelques mois plus tôt : « Je vous écris depuis le camps de travail de Birkenau où je me trouve maintenant. Je suis en bonne santé, je travaille et j’attends de vos nouvelles ». On croit rêver mais, pourtant, ce sont quelque 5000 courriers de déportés qui, entre septembre 1942 et juillet 1944, ont été expédiés vers la France. L’ensemble de ce fichier inimaginable est conservé aux Archives des Victimes des Conflits contemporains à Caen.

On peut considérer sans risque d’erreur que cette Aktion était, dans l’esprit de ceux qui la mirent sur pied, un moyen pervers de propagande. Les Nazis pouvaient, à la fois, se targuer d’un certain « libéralisme », « montrer au monde que les déportés juifs allaient bien et travaillaient normalement », maintenir le calme dans les camps de transit comme Drancy et, parallèlement, profiter des adresses des récipiendaires pour procéder à de nouvelles arrestations. Les déportés, souvent, ne furent pas dupes, adressant prudemment leurs missives à des tiers non-juifs, des amis sûrs et n’utilisant que des formules creuses : « Je vais bien », « Je suis en bonne santé ». Comme le dit Ivan Jablonka dans sa préface, « La preuve de vie cache le secret de la mort prochaine ». Cette machination diabolique a été mise sur pied avec des Juifs déportés d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Tchécoslovaquie et de France. Pour ce dernier pays, la principale courroie de transmission a été l’UGIF, Union Générale des Israélites de France, un organisme créé à l’instigation des nazis par une loi française du 29 novembre 1941. L’UGIF utilisera son bulletin Informations Juives pour avertir les familles.

Pratiquement, les courriers, à quelques exceptions près, se présentent sous la forme de cartes postales au format standard. L’expéditeur est tenu d’écrire en langue allemande.

Karen Taïeb a sélectionné neuf itinéraires de déportés : Hersz-Hermann Strasfogel, arrêté à Paris lors d’une rafle le 20 février 1943, Sylvain Bloch, natif de Duttlenheim dans le Bas-Rhin, Salomon-Charles Ferleger, déporté à l’âge de 2 » ans le 7 décembre 1943, Isaac Golsztajn, l’un des 600 déportés du convoi n°55, Georges Joffé, 18 ans, arrêté à la station de métro Nation avec sa sœur Liliane, Lucien Bloch, de Haguenau, Berthe Falk, originaire de Rodez, Mendel-Marcel Aptekier, un Polonais de Paris et Abraham-André Balbin, avocat originaire de Tomaszòw en Pologne.

Dans une deuxième partie de l’ouvrage, un deuxième ensemble, de « lettres clandestines » cette fois est dévoilé. Voici celles de Sally Salomon, de Saint-Avold en Moselle, de Paul Cerf, lui aussi de Saint-Avold, de Leib-Léon Goldstein, originaire de Roumanie, de Simon Cohen, de Salonique et de Jacques Feuerstein, arrêté à Lyon.
Une troisième partie, enfin, intitulée « La Libération », nous permet de découvrir André Berkover, Mireille Minces, Jean Gotfryd, Simone Haas, Yvonne Lévy , Jeanne Geismar, Hirsh Abel et Jacques Ruff.

Les photographies des témoins ainsi que divers documents, illustrent cet ouvrage exceptionnel.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Tallandier. Préface d’Ivan Jablonka. Avril 2021. 270 pages.