Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Mélenchon, l’homme et sa dérive

18 June 2021 | 216 vue(s)
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Actualité

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

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"Tout ça, c’est écrit d’avance. Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau et l'événement gravissime, qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d'inventer une guerre civile..."

Seuls ceux qui ont la foi insoumise chevillée au corps ou une presbyacousie très sélective ne comprennent pas dans ces paroles de Jean-Luc Mélenchon à France Inter que les événements graves qui ont émaillé les dernières semaines de plusieurs campagnes électorales présidentielles ont été organisés. Or, à moins que Mélenchon n’ait changé son logiciel religieux, qui peut penser que le « c’est écrit par avance » traduise une adhésion au « mektoub » islamique ? Si l’organisateur n’en est pas Dieu, ce sont des hommes qui ont planifié les attentats et on se demande à écouter le leader de la France insoumise, si le « petit personnage sorti du chapeau », c’est Emmanuel Macron ou bien si c’est Mohammed Merah transformé en marionnette manipulée pour commettre ces « événements gravissimes ».

Si l’identité du « petit personnage » est ambiguë, injurieuse dans le premier cas, ignoble dans le second, le sous-entendu était aussi clair que celui qui associe une Magen David à une croix gammée.

Certains espéraient que Jean-Luc Mélenchon présenterait ses excuses. C’était mal le connaitre. Un homme comme lui ne peut pas s’excuser.Il ne peut pas avoir de défaillance. Ce sont les autres qui ont mal compris, ou plutôt qui font semblant de mal comprendre pour l’attaquer vicieusement. Il suffit d’une video ignoble d’un militant d’extrême droite et  il prend la posture de la victime en danger de mort, demandant, magnanime, une pause dans la violence sur le Net. Les 100 000 messages de haine contre la jeune Mila ne l’avaient pas particulièrement ému…

Ses lieutenants sont allés au combat pour défendre le patron. Eux aussi n’allaient pas expliquer, mais attaquer, autrement dit détourner. Le problème n’était pas ce qu’avait ou n’avait pas dit Mélenchon, c’était que les critiques contre lui faisaient le jeu de l’extrême droite. Le vrai complot visait à l’empêcher de jouer son rôle politique.

Au lieu d’une excuse, ils offrent aux familles leur « compassion ». La compassion du Dalaï Lama, fruit d’un travail sur soi approfondi, a du sens, mais il est difficile de confondre avec des moines bouddhistes des dirigeants insoumis qui répètent ce mot en boucle et pour qui ce n’est qu’un élément de langage proposé par des communiquants. Les familles ne réclament pas de compassion. Elles se contenteraient d’un minimum d’empathie au lieu d’un choquant brouillamini complotiste.

Le refus d’admettre une erreur rapproche Mélenchon d’autres dirigeants politiques mégalomanes comme Donald Trump. Leurs sentiments envers Israël, leur orientation politique, leur bagage intellectuel sont on ne peut plus différents, mais leur comportement autocentré, associant violence verbale et posture victimaire, leur fascination pour les autocrates, leurs allusions complotistes et jusqu’au déni de défaite électorale sont très analogues. Écoutez le discours de Mélenchon après le premier tour de l’élection de 2017 et son stupéfiant refus d’appeler à voter Macron : cet homme a la certitude que l’élection lui a été volée. Et la façon méprisante dont il traite depuis le Président de la République rappelle le « sleepy Joe » de Trump vis-à-vis de Joe Biden.

Ce dérapage de Mélenchon survenu après bien d’autres, sonne-t-il le glas de sa carrière politique nationale, alors que son électorat a diminué de moitié depuis 2017 ? La mise à l’écart de celui qui rêve d’imiter Hugo Chavez, un dirigeant qui a transformé le Vénézuela, première réserve pétrolière de la planète, en pays importateur d’essence, serait un soulagement pour l’économie française. Et ceux qui sont convaincus que l’islamo gauchisme est une rupture de notre contrat national n’en seraient pas fâchés non plus. Mais les dirigeants populistes, qui savent attiser la lutte du « nous » (la nation pour Le Pen, les « gens » pour Mélenchon) contre « eux » (les forces qui détiennent le pouvoir occulte), exercent une emprise émotionnelle, satisfont le ressentiment, ce moteur de l’action dans l’histoire, et leur complotisme a d’autant plus de succès que leur argumentaire est débile.

Les événements gravissimes, dit Mélenchon, qui ont ponctué toutes les fins de campagnes présidentielles  (c’est faux) ont permis de stigmatiser les musulmans (c’est encore plus faux). Il en conclut que ces événements ont été planifiés par les partis « islamophobes ». Ce raisonnement circulaire indique sa volonté de soulever une coalition qui associerait musulmans et gilets jaunes sous la bannière de la révolte des opprimés contre les nantis. Ce discours est un carburant à l’abêtissement d’une population déjà biberonnée dans la méfiance des institutions. C’est un naufrage intellectuel, mais pour Mélenchon, c’est le dernier espoir. Gageons qu’il sera vain.

Richard Prasquier