Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - Tunis, Paris, ma mère, de Franklin Berrebi

10 April 2019 | 169 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

Pages

Tunis, Paris, ma mère, Récit de Franck Berrebi*

C’est l’histoire d’un jeune garçon juif de Tunisie, Benjamin Taïeb, qui, en 1955, à l’aube de l’indépendance du pays, est amené à quitter sa terre natale avec sa famille pour des cieux espérés plus cléments. « La fin de la présence française sonnait le glas de la  protection de la communauté juive. Elle ne pouvait que s’inquiéter de ces réjouissances et de ces démonstrations de liberté. Les Juifs de Tunisie allaient retrouver leur statut précédent, celui de citoyens de seconde zone, tolérés, mais sans réelle sécurité : il fallait partir ou redevenir « Dhimmi ».

Le 25 août 1955, donc, après avoir opté pour Paris plutôt que pour Jérusalem comme l’ont fait de nombreux coreligionnaires, la famille quitte le quartier de Sidi Mahrez, en ville arabe. Sur trois calèches noires ont été entassées les affaires de toute une vie. Direction le paquebot « Ville de Tunis » en partance pour Marseille. Seul Charlie, le frère de Benjamin est de ce grand voyage avec les parents, le père Maurice, marchand de chaussures au Souk et la maman, Deborah, originaire de Béja. Les autres Laurent et Suzanne, sont placés chez une grand-mère et les plus âgés, André, Lilly et Cécile, sont déjà mariés et indépendants.

Après une escale à Marseille où vivent des cousins, Finette et Victor, direction Paris et l’appartement de la tante Yvette, rue Briquet, du côté du Sacré Cœur. Benjamin va être inscrit au lycée Jacques Decour et Charlie à l’école communale de la rue Foyatier.

Et là, patatras. Le père, qui ne trouve pas de situation digne de lui, choisit de retourner à Tunis abandonnant lâchement sa famille. Il ne s’occupera même pas d’ailleurs, une fois revenu, de ses enfants demeurés sur place. L’oncle Gaston, comptable au Consistoire de Paris, ancien militaire, toujours bienveillant, va, au fil des mois, remplacer le père défaillant. Deborah ne parvient pas à obtenir le guet de son mari mais se met en ménage avec Gaston. De cette union naîtra bientôt le petit Stéphane.

Benjamin et sa famille parviennent à subsister, notamment grâce à l’aide sociale du CASIP. Les voici à l’Hôtel Turgot et, plus tard, dans une HLM de banlieue, à Asnières.

Pour parfaire ses connaissances en matière religieuse et en hébreu, Benjamin est inscrit au Merkaz de Montmartre. Il va pouvoir préparer sa bar-mitzvah. Une fête où l’on réunira moins de dix invités mais où l’heureux Benjamin qui fait son entrée dans la cour des hommes, reçoit l’inévitable stylo « en or » et la montre.

Les années d’écolier, les copains, les premières amours, les vacances, les petits boulots d’été, le cinéma, la musique, le théâtre, histoire d’une vie bien remplie d’adolescent.

Le récit des aventures de Benjamin apparaît comme fortement autobiographique. Il n’en est que plus attachant. À découvrir.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Harmattan. Février 2019. Préface d’Henri Gougaud. 262 pages. 26 euros